L’archipel des Chagos, dans l’Océan Indien, ou comment les Chagossiens furent déportés pour permettre l’installation de bases militaires.
Il était une fois un petit paradis perdu en plein Océan indien, d’une beauté incomparable. 1500 descendants d’esclaves vivaient là, au milieu des cocotiers, chassant, pêchant, cultivant, heureux au milieu d’une nature généreuse leur donnant tout à profusion.
Oui, mais un jour les Anglais et les Etats-Unis décident d’y installer une base militaire. Le territoire est stratégique ! Alors, les deux pays s’entendent sur le dos des habitants. Petits arrangements entre amis sans scrupules ! Je te donne l’île, car les sujets de sa Gracieuse majesté avaient mis la main sur ce bout de terre, et tu me vends des armes à prix... d’amis, bien sûr !
Nous sommes dans les années 60 ; La persécution des Chagossiens commence : Animaux gazés. Privations de travail. Intimidations. Et pour finir, maisons brûlées, terres confisquées, déportations en plusieurs vagues. Les descendants d’esclaves, habitués à la soumission, à la résignation, ne se défendent pas. Et ils retrouvent les cales de navires ; Les négriers sont de retour ! Plusieurs préfèrent se suicider.
En 1973, tout est terminé. Les troupes américaines ont pris possession de l’île. Les derniers Noirs encore sur place sont débarqués à l’île Maurice ou aux Seychelles : Direction les bidonvilles, le chômage, la misère, l’alcool, la drogue, où ils retrouvent leurs pairs usés par l’inactivité et par le désespoir. Fin du premier acte.
Deuxième acte. La G.B. était restée silencieuse sur les atrocités. C’est simple, il n’y avait pas d’habitants sur l’île, seulement des travailleurs temporaires ! Un peu comme pour les Américains avec les Amérindiens ou pour Israël avec les Palestiniens : Une terre sans peuple pour les colons... Personne ne pose de questions. Jusqu’au jour où un avocat, Me Gilford, plus curieux que les autres, met la main sur certains documents. Et il prend la cause des Chagossiens à coeur. Certes, ce n’était pas la première fois si les Anglais déportaient par la force des habitants. Mais Me Gilford ne veut pas en rester là.
Les descendants d’esclaves brisent à nouveau leurs chaînes, ils s’organisent, ils manifestent devant la Haute Cour de Londres. Les documents secrets cessent de l’être. Et le Tribunal suprême reconnaît la citoyenneté britannique aux Chagossiens, et qu’ils doivent être protégés. Un décret stipule que la déportation est illégale et que les Chagossiens peuvent rentrer chez eux... mais pas sur la base militaire. Autrement dit, ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Bref, ils sont priés d’aller ailleurs. Comprenne qui pourra ! Les Tribunaux ont parfois leurs raisons que la raison ne connaît point....
Troisième acte. Les Chagossiens, devenus citoyens britanniques, obtiennent le passeport et peuvent donc être protégés. Kafkaïen ! Car ils ne sont pas plus avancés. En théorie, ils sont citoyens de l’Ouest, du monde "libre". A condition, évidemment, de ne pas retourner chez eux.... Donc, Sa Gracieuse Majesté signe des décrets interdisant aux Chagossiens de retourner dans leur île. Le monde libre n’est sans doute libre que pour les Blancs... On tourne en rond.
Quatrième acte. Un personnage intervient, un obscur Premier Ministre, Paul Béranger, mais c’est justement celui qui dirige l’île Saint Maurice, lequel convoite l’île Diego Garcia. Le monde est terriblement petit, parfois, et fort compliqué ! Et comme le sieur Béranger est coriace, cela n’arrange pas les affaires de la gracieuse Reine. Il va jusqu’à menacer de poursuivre Londres devant le Tribunal de la Haye !
Les Chagossiens ont désormais le passeport britannique, ils peuvent prétendre à une retraite décente, et même à la gratuité des transports ; Mais toujours pas pour retourner à Diego Garcia !
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PS : God Save The Queen! honteux!!!! et ça voudrait donner des leçons de morale aux pays souverains arabos-musulmans en plus!
Il était une fois un petit paradis perdu en plein Océan indien, d’une beauté incomparable. 1500 descendants d’esclaves vivaient là, au milieu des cocotiers, chassant, pêchant, cultivant, heureux au milieu d’une nature généreuse leur donnant tout à profusion.
Oui, mais un jour les Anglais et les Etats-Unis décident d’y installer une base militaire. Le territoire est stratégique ! Alors, les deux pays s’entendent sur le dos des habitants. Petits arrangements entre amis sans scrupules ! Je te donne l’île, car les sujets de sa Gracieuse majesté avaient mis la main sur ce bout de terre, et tu me vends des armes à prix... d’amis, bien sûr !
Nous sommes dans les années 60 ; La persécution des Chagossiens commence : Animaux gazés. Privations de travail. Intimidations. Et pour finir, maisons brûlées, terres confisquées, déportations en plusieurs vagues. Les descendants d’esclaves, habitués à la soumission, à la résignation, ne se défendent pas. Et ils retrouvent les cales de navires ; Les négriers sont de retour ! Plusieurs préfèrent se suicider.
En 1973, tout est terminé. Les troupes américaines ont pris possession de l’île. Les derniers Noirs encore sur place sont débarqués à l’île Maurice ou aux Seychelles : Direction les bidonvilles, le chômage, la misère, l’alcool, la drogue, où ils retrouvent leurs pairs usés par l’inactivité et par le désespoir. Fin du premier acte.
Deuxième acte. La G.B. était restée silencieuse sur les atrocités. C’est simple, il n’y avait pas d’habitants sur l’île, seulement des travailleurs temporaires ! Un peu comme pour les Américains avec les Amérindiens ou pour Israël avec les Palestiniens : Une terre sans peuple pour les colons... Personne ne pose de questions. Jusqu’au jour où un avocat, Me Gilford, plus curieux que les autres, met la main sur certains documents. Et il prend la cause des Chagossiens à coeur. Certes, ce n’était pas la première fois si les Anglais déportaient par la force des habitants. Mais Me Gilford ne veut pas en rester là.
Les descendants d’esclaves brisent à nouveau leurs chaînes, ils s’organisent, ils manifestent devant la Haute Cour de Londres. Les documents secrets cessent de l’être. Et le Tribunal suprême reconnaît la citoyenneté britannique aux Chagossiens, et qu’ils doivent être protégés. Un décret stipule que la déportation est illégale et que les Chagossiens peuvent rentrer chez eux... mais pas sur la base militaire. Autrement dit, ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Bref, ils sont priés d’aller ailleurs. Comprenne qui pourra ! Les Tribunaux ont parfois leurs raisons que la raison ne connaît point....
Troisième acte. Les Chagossiens, devenus citoyens britanniques, obtiennent le passeport et peuvent donc être protégés. Kafkaïen ! Car ils ne sont pas plus avancés. En théorie, ils sont citoyens de l’Ouest, du monde "libre". A condition, évidemment, de ne pas retourner chez eux.... Donc, Sa Gracieuse Majesté signe des décrets interdisant aux Chagossiens de retourner dans leur île. Le monde libre n’est sans doute libre que pour les Blancs... On tourne en rond.
Quatrième acte. Un personnage intervient, un obscur Premier Ministre, Paul Béranger, mais c’est justement celui qui dirige l’île Saint Maurice, lequel convoite l’île Diego Garcia. Le monde est terriblement petit, parfois, et fort compliqué ! Et comme le sieur Béranger est coriace, cela n’arrange pas les affaires de la gracieuse Reine. Il va jusqu’à menacer de poursuivre Londres devant le Tribunal de la Haye !
Les Chagossiens ont désormais le passeport britannique, ils peuvent prétendre à une retraite décente, et même à la gratuité des transports ; Mais toujours pas pour retourner à Diego Garcia !
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PS : God Save The Queen! honteux!!!! et ça voudrait donner des leçons de morale aux pays souverains arabos-musulmans en plus!