Bientôt 30 (ou révolus ) et célibataires

Franco-maghrébines Elles sont autonomes, intelligentes, un brin schizophrènes et, malgré leur fort attachement à la tradition, toujours célibataires. Trois jeunes femmes témoignent.

La scène se passe dans un café communautaire arabe du 9e arrondissement de Paris. Des trentenaires, hommes et femmes, sont réunis pour assister à une conférence-débat sur le thème de l’alimentation halal. Les participants, d’origine maghrébine, sont tous diplômés, cadres dans de grandes entreprises pour la plupart. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Très coquettes, elles semblent s’être longuement préparées dans leur salle de bains avant d’entrer dans ce café qui sert, officieusement, de lieu de rencontre entre gens d’une même communauté. Des femmes trentenaires célibataires. Plus célibataires que les autres ?

“Un désert matrimonial, le célibat des jeunes femmes d’origine maghrébine en France”, c’est ainsi qu’Hervé Flanquart, sociologue, titre son étude sur le célibat des femmes maghrébines instruites. Il démontre que celles-ci ont une plus forte propension au célibat que les autres Françaises. En cause : le choix limité du compagnon dû à la pression de la communauté en faveur de l’union endogamique et le modernisme de ces femmes qui se heurtent à l’éducation des hommes maghrébins “socialisés dans un contexte familial où tout est fait pour qu’ils se sentent supérieurs aux filles et, de ce fait, fort mal préparés à subir une domination, ne serait-ce qu’intellectuelle, de la part de leur épouse”.

Qu’en pensent celles qui sont dans cette situation ? Après quelques hésitations, trois jeunes femmes ont accepté de témoigner.
 
Sofia -Alaïa, 32 ans

“L’idéal introuvable : un Arabo-musulman ancré dans sa culture et en même temps ouvert et tolérant.”

“Il y a deux types d’hommes maghrébins. Soit des hommes complètement déconnectés de leurs racines, qui se sont comme affranchis de leur éducation qu’ils considèrent comme une atteinte à leur liberté, soit des mecs hyper traditionalistes qui rejettent complètement le modèle occidental. Il existe un juste milieu, mais il est dur à trouver. Cet homme serait à la fois ancré dans sa culture arabo-musulmane et tout ce qu’elle sous-tend – famille, attachement aux racines, foi en Dieu. Mais il serait aussi ouvert et tolérant, il continuerait à s’amuser le soir avec ses amis de toutes les origines et il tolérerait qu’une femme arabe puisse s’assumer, mener une vie sociale active et fumer.

Les hommes musulmans ont du mal à comprendre notre dualité. Mon dernier ami, par exemple, trouvait bizarre que je vive seule et que je sorte le soir tout en pratiquant assidûment ma religion. Notre mode de pensée s’est francisé. On vit en France, on fréquente des Français, il est donc normal, même si parfois je me sens un peu schizophrène, que deux cultures cohabitent en nous, une héritée de nos parents, et l’autre de la terre d’accueil.

Je pense faire peur aux hommes. Aujourd’hui, une Arabo-musulmane cadre suscite des appréhensions chez son semblable masculin. D’un point de vue économique, elle n’a pas besoin d’un homme. Elle s’assume, sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Et puis les hommes maghrébins en entreprise, ça ne court pas les rues ! Je sais pourquoi : les Maghrébines issues de l’immigration réussissent mieux que leurs homologues, la discrimination au travail touche plus les hommes que les femmes. Moi, je veux impérativement rencontrer une personne du même niveau social et intellectuel que moi. Sinon, la relation sera vouée à l’échec. Pour cela, je vais à des soirées communautaires arabes. Selon les hommes que je rencontre, j’affirme mon arabité ou ma culture française. Au début, les trips communautaires ne m’inspiraient pas trop. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire, je n’étais pas vraiment à l’aise. Cela a un côté triste de se dire que tu es acculée à fréquenter ces milieux-là.

C’est à l’issue d’une soirée que j’ai rencontré un jeune homme qui correspondait à mes attentes. Après l’euphorie des premiers jours, il a mal accepté le fait que je gagne mieux ma vie que lui et que je sois déjà propriétaire de mon appartement. Il s’est senti inférieur. Les petits pics verbaux se sont transformés en rancœurs injustifiées.

Je l’ai mal vécu et j’ai préféré le quitter. Espérons que le prochain sera le bon…”
 
Amel, 30 ans

“Indépendante, je me demande ce qu’un homme pourra m’apporter.”

“Je suis restée six ans avec un Maghrébin. On avait officialisé notre union par un mariage halal pour faire plaisir à nos parents. Et puis nous avons rompu. Depuis, je suis célibataire, avec des relations passagères de temps à autre. Depuis trois ans. C’est un choix. Je n’ai pas baissé les bras. J’ai acheté mon appart toute seule, créé mon entreprise, à laquelle j’ai dû renoncer faute de rentabilité. Je travaille aujourd’hui dans le marketing et je constate qu’il y a très peu de ‘beurs’ dans les grandes entreprises.

Je ne veux pas forcément faire ma vie avec un Arabe, au contraire. Chassez le naturel, il revient au galop ! Les Maghrébins de France se prétendent ouverts, mais ils restent ancrés dans des schémas à l’ancienne. Lorsque tu dis que tu vis seule, que tu fumes et que tu ne craches pas sur une coupe de champagne, tu es tout de suite cataloguée dans le registre de la fille de mauvais genre, limite s…. J’ai des amis qui réagissent comme ça. Modernes en apparence, ils n’envisagent pas une seconde que leur future femme puisse avoir eu des relations sexuelles hors mariage, qu’elle boive de l’alcool ou, pire, qu’elle fume. Certains ramènent même leur future épouse du bled. Pour le coup, les femmes de mon âge, libres et indépendantes, ne font pas l’affaire. Aujourd’hui, quand je rencontre quelqu’un, je me demande ce qu’il va pouvoir m’apporter. Je gagne bien ma vie, donc financièrement, je suis au même point que lui.

Je rencontre des hommes dans des soirées de célibataires et j’évite à tout prix le repli sur soi des soirées communautaires. Je suis ouverte à toutes les cultures, à toutes les confessions. Je ne veux pas limiter mes chances de rencontre à une catégorie. Quitte à m’inscrire en porte-à-faux avec mes parents… Ce qui est triste, c’est que, passé un certain âge, ils te déconsidèrent si tu n’es pas mariée.”
 
Yasmine, 30 ans

“Les maghrébins de France veulent des femmes modernes, mais vierges.”

“On arrive à un âge où la plupart des hommes sont soit mariés, soit célibataires à 30-35 ans et là, on se dit que ce n’est pas normal. L’heure tourne et on émet des pronostics, on fait des calculs coût-avantage sur la viabilité d’une union à deux. On fait plus de concessions qu’avant. Mais je suis pleine de paradoxes. Il y a trois ans, ça ne m’aurait pas dérangée de vivre avec un Français, mais aujourd’hui je me sens plutôt attirée par une personne de confession musulmane. J’ai découvert la religion sous une autre forme par le biais de lectures et de débats. Loin des schémas simplistes transmis par mes parents. Aujourd’hui, je sais que je veux un musulman à tout prix, peu m’importe qu’il soit arabe.

Pourtant, je ne fais rien pour le rencontrer. Je déteste les soirées communautaires. J’y suis allée une fois avec un ami. J’ai trouvé ça affreux. Les Maghrébins qui ont fait des études ont tendance à avoir un complexe de supériorité et ça les rend détestables à mes yeux. On se retrouve souvent face à des trentenaires assaillis de doutes sur la femme qu’ils veulent épouser, avec des critères complètement contradictoires, genre moderne, mais vierge. Ça me révolte ! Déjà qu’un non-musulman flippe quand il rencontre une jeune femme qui vit seule et s’assume, un musulman, lui, se trouve complètement déboussolé. Le plus terrible, c’est que ces mecs-là, très souvent, ont fait des études et se considèrent comme modernes.

Je suis une fille qui marche au coup de cœur et je préfère miser sur le hasard, car c’est en ne cherchant pas qu’on a le plus de chances de trouver. En attendant, à cause des pressions sociales, que ce soit au travail ou avec mes amis, j’ai décidé de me rendre, à contrecœur, à la prochaine soirée communautaire arabe dont on me parlera. Je sais que ce n’est ni au travail ni avec mes amis que je rencontrerai un homme qui me correspond. Qui sait, on dit qu’il faut aussi forcer le destin…”
 
@Azeleenn, ce que ta poster m'a fait penser a mon grand cousin ingénieur il a pris une femme du bled quand je lui demander il m'a décris que les 2 eme cas lol et ça lui plait pas ce style de femme
 
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Franco-maghrébines Elles sont autonomes, intelligentes, un brin schizophrènes et, malgré leur fort attachement à la tradition, toujours célibataires. Trois jeunes femmes témoignent.

La scène se passe dans un café communautaire arabe du 9e arrondissement de Paris. Des trentenaires, hommes et femmes, sont réunis pour assister à une conférence-débat sur le thème de l’alimentation halal. Les participants, d’origine maghrébine, sont tous diplômés, cadres dans de grandes entreprises pour la plupart. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Très coquettes, elles semblent s’être longuement préparées dans leur salle de bains avant d’entrer dans ce café qui sert, officieusement, de lieu de rencontre entre gens d’une même communauté. Des femmes trentenaires célibataires. Plus célibataires que les autres ?

“Un désert matrimonial, le célibat des jeunes femmes d’origine maghrébine en France”, c’est ainsi qu’Hervé Flanquart, sociologue, titre son étude sur le célibat des femmes maghrébines instruites. Il démontre que celles-ci ont une plus forte propension au célibat que les autres Françaises. En cause : le choix limité du compagnon dû à la pression de la communauté en faveur de l’union endogamique et le modernisme de ces femmes qui se heurtent à l’éducation des hommes maghrébins “socialisés dans un contexte familial où tout est fait pour qu’ils se sentent supérieurs aux filles et, de ce fait, fort mal préparés à subir une domination, ne serait-ce qu’intellectuelle, de la part de leur épouse”.

Qu’en pensent celles qui sont dans cette situation ? Après quelques hésitations, trois jeunes femmes ont accepté de témoigner.

C'est marrant ces témoignages, ça vient de quel magazine ?
 
Les Maghrébins qui ont fait des études ont tendance à avoir un complexe de supériorité et ça les rend détestables à mes yeux.

c'est très vrai ce que dit cette femme, les autres aussi d'ailleurs mais plus particulièrement sur ce point, les maghrébins qui sortent de la catégorie socio-professionnelle " ouvrier, employé" ont vraiment un complexe de supériorité!
Ils pensent que leurs métier fait d'eux des hommes irrésistibles et intouchables. Parfois j'ai rencontrée des mecs qui me disait leurs "vrai" boulot qu'au bout du troisième rencard, prétextant: " je voulais pas que ce soit ca qui t'intéresse chez moi"!!!!:eek: si tu étais princes du Bahreïn je comprend mais là franchement..:claque:
 
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