On entend jamais les média dire qu'il sont partie pour l'uranium.
Comment lutter contre le cancer médiatique.
Peut-être parce que c'est faux...
Je te retranscris un ancien commentaire à ce sujet (
http://www.bladi.info/344949-michel-collon-atomise-henri-guaino-mali/index2.html) :
Michel Collon est un intellectuel qui dit des choses intéressantes, mais en tant que serviteur d'une idéologie rouge-brune post-bolchévique (comme Soral, qu'il déteste pourtant), il n'accorde aucune valeur au droit et n'interprète les relations internationales qu'en termes de prédation économique. Or, les choses sont plus complexes que ne le suppose cette analyse léniniste.
Sur la question économique d'abord, Michel Collon ne dit pas grand chose des ressources effectives du Mali, parce que la pauvreté minière de ce pays embarrasserait son argumentaire. Le Mali possède un peu d'or, en effet, mais pratiquement pas d'uranium et de gaz comparé à ses voisins. En gros, le pays est économiquement peu intéressant pour la France... La preuve ? En 2010, il n'était que le 87e état sur la liste des clients de la France, et seulement 165e sur celle de ses fournisseurs. Donc, si il n'y avait pas d'autre raisons valables pour le faire, vraiment pas de quoi déclencher une guerre !
En effet, je ne dis pas que la France oublie totalement son intérêt... Quel état, complètement irresponsable, pourrait faire une chose pareille ? En tous cas, aucun de ceux qu'admire le plus Michel Collon, à savoir les puissances émergentes du Tiers-Monde. Seulement, dans cette affaire, je pense que la question économique était marginale par rapport à d'autres préoccupations.
Lesquelles ? Précisément celles dont Michel Collon ne veut pas dire un mot, parce qu'elles n'existent même pas dans son schéma intellectuel, qui est celui d'un anti-impérialiste marxiste, croyant pouvoir appliquer strictement le principe de la lutte des classes aux relations entre états.
Tout d'abord, il n'envisage pas le fait qu'il puisse y avoir un intérêt général universel, matérialisé par le droit public international et qui s'incarnerait en l'ONU. Il doit sans doute considérer que cette organisation, concédée par Staline et montée par Roosevelt en 1945, n'est qu'un jouet aux mains des ambitions impériales de l'Occident.
Cette vision a peut-être failli se réaliser entre 1991 et 2001, dix ans pendant les quels les Américains ont tenu les rênes du monde entre leurs mains... Mais aujourd'hui, il faut bien constater que les Nations Unies ne peuvent plus faire grand chose sans l'assentiment, parfois cher payé, des grandes puissances tiers-mondistes que Michel Collon admire tant : la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie.
Or, toutes ces puissances, économiquement concurrentes de l'Europe et des Etats-Unis, ont considéré comme nous que le droit international était violé, que l'intérêt général du monde menacé au Mali, et elles ont toutes soutenu notre intervention militaire. C'est aussi ce qu'on fait tous les pays musulmans voisins du Mali, y compris l'Algérie qu'on ne peut pas soupçonner de francophilie.
Si cette intervention n'était motivée que par la pure prédation économique, si elle n'avait aucune légitimité juridique, géopolitique et populaire, vous pensez vraiment qu'elle aurait emporté un tel consensus ? La réponse est non. Nous aurions eu un monde déchiré, comme en 2003 au sujet de la Guerre en Irak.