Bonjour Youpli
Vos remarques sont pertinentes, je me permets d'apporter un élément de réponse à ces interrogations.
Vous envisagez la possibilité que l'interdiction de la fornication n'avait d'autre objectif que de combattre la pédophilie, et de là découlent le reste du raisonnement. J'ai cependant une autre vision des choses.
Dans le Supplément au voyage de Bougainville, Diderot établissait, dans le dialogue entre l'aumônier et Orou, une opposition entre les lois de la nature et les lois religieuses. Je m'explique.
Nous hommes, faisons clairement partie du règne animal. Nous avons des besoins qui nous viennent du corps, parmi ceux-ci le besoin de se nourrir, de dormir et de se reproduire. En effet, nous retrouvons toutes ces notions chez les animaux, ce sont donc des éléments qui ne nous différencient pas de ce règne. Mais alors, qu'est-ce qui fait de nous des humains?
Ce qui fait de nous des hommes, c'est la manière de répondre à ces besoins. En effet, l'animal ne mangera que lorsqu'il aura faim, mais l'homme mange généralement à des moments très précis de la journée. L'animal ne dort que lorsque son corps le lui demande, mais l'homme dort généralement la nuit à des heures assez précises (selon chacun bien évidemment).
Il en est de même pour les relations sexuelles. L'animal a une période de reproduction qui est dans sa nature, et l'accouplement mâle/femelle ne nécessite rien d'autre que leur propres besoins. Ce qui n'est pas le cas chez l'homme: en effet, nous avons l'impossibilité de nous reproduire avec un ou une inconnu(e) dans la rue; et la loi religieuse du mariage vient justement apporter un pièce de plus dans cette opposition besoins animaux/lois religieuses.
Ceci a été critiqué de manière virulente par le "Diable" dans L'associé du diable. John Milton (Satan) lors d'une tirade finale, critique Dieu en l'accusant de "sadique", parce qu'il a créé l'homme avec des besoins, mais impose des lois qui vont en opposition avec ces dits besoins. Où est donc la logique de la religion faite par Dieu qui nous empêche de vivre selon les règles naturelles établies par Dieu aussi? Pourquoi nous avoir imposé ces paradoxes?