L’Algérie est sous le choc après la déculottée que les Lions de l’Atlas ont administrée aux Verts, hier soir à Marrakech. Notre sélection a touché le fond.
Sur la pelouse, nos joueurs donnaient l’impression d’être des enfants perdus dans un jeu d’hommes. Les Marocains se sont baladés et ont corrigéleurs adversaires. La prestation des Verts nous renvoie aux funestes années du football algérien lorsque l’équipe nationale se faisait ramasser au gré des compétitions internationales. Cette gifle pendait au nez de notre équipe. A force de fermer les yeux sur ses insuffisances, de se cacher derrière des succès arrachés à la hussarde, de trouver des excuses aux errements de la sélection, la réalité a fini par nous rattraper. Elle est amère et implacable.
Le Maroc, version Eric Gerets, a mis à nu les carences d’un groupe qui ne se sentait plus menacé, qui jouait sur son vécu et qui croyait qu’il lui suffisait de fouler la pelouse pour que le succès soit au rendez-vous. Ces professionnels ont péché dans un domaine où normalement ils sont blindés. Celui de la remise en cause de soi, perpétuellement. Ils sont mieux placés que quiconque pour savoir qu’en football rien n’est jamais acquis et qu’il faut quotidiennement aiguiser son esprit de compétiteur.
Ce sont les fondamentaux. Ils leur ont tourné le dos l’espace d’une présence en sélection. Les Marocains, mus par un esprit de revanche né de la courte défaite (0-1) à Annaba, leur ont donné la leçon et les ont fait descendre de leur piédestal. Sur le match d’hier, on dirait que les joueurs présents sur le terrain n’évoluent pas dans la même catégorie d’âge.
Physiquement, tactiquement, techniquement, mentalement, les Marocains étaient supérieurs. C’était flagrant dans les duels. Les Verts ont sombré. Collectivement, c’était le néant. Individuellement, pas mieux. Les Marocains se sont bien amusés. Il y a longtemps qu’ils n’ont pas croisé sur leur chemin un adversaire aussi faible. Le verdict a sonné. Beaucoup de choses doivent être revues. Il est temps de voir ailleurs et de tourner la page d’une génération qui nous a donné beaucoup de joie, dans un passé récent, mais qui n’est plus en mesure d’aller plus haut.Le retour au premier niveau passe obligatoirement par l’arrivée de nouveaux joueurs plus talentueux que ceux qui sont en sélection depuis des années. C’est la seule voie de salut pour la sélection en attendant que le travail à la base et la formation retrouvent leurs lettres de noblesse.
Yazid Ouahib
El Watan
