@Fitra
Pourtant la théorie du genre met le doigt sur un vrai problème. Les enfants, garçons et fillettes, sont effectivement conditionnés à penser et à réagir suivant des modèles rigides et censément naturels, alors qu'ils sont arbitraires et construits, du moins en grande partie.
Il y a des différences naturelles entre le garçon moyen et la fillette moyenne, mais la culture durcit les différences, les accentue par un processus de conditionnement et persécute les "déviants" (en particulier les mecs efféminés et les filles trop libres sexuellement). Cela cause de grandes souffrances chez des personnes différentes, qui ne se sentent pas bien dans les rôles préétablis qu'on leur impose.
L'idée par exemple que les mecs n'ont pas le droit de pleurer est récente dans l'histoire : dans des textes antiques, on voit des mecs virils pleurer sans que cela choque le moins du monde.
De même, que le rose soit une couleur de filles et le bleu une couleur de garçons : la Vierge Marie chez les catholiques est vêtue de bleu depuis des siècles.
C'est tout à fait sain de remettre en question ce genre de conditionnement sournois et de présenter des modèles alternatifs.
Et il faut aussi dissiper un malentendu : la théorie du genre, ce n'est pas que les gens choisissent souverainement et arbitrairement leur identité sexuelle, comme on choisit une marque de biscuits ou de chips dans un supermarché. Les individus naissent avec certaines particularités et leurs expériences de vie les façonnent d'une certaine manière qui les amène à découvrir peu à peu l'identité sexuelle qui correspond à leur soi intime. Ce n'est pas un caprice, du moins pas dans de nombreux cas. L'opposé d'une essence universelle et immuable de la masculinité et de la féminité, ce n'est pas des désirs capricieux et arbitraires d'individus indifférenciés. On peut aussi parler avec Spinoza de l'essence individuelle de chaque personne, qu'on ne choisit pas.