Le Hasard et la survie, pour résumer .
Hasard fort intelligent , il me semble !
Pour la énième fois, je te dis que les athées ne croient pas au "hasard" seul, mais aussi à la nécessité, d'où le titre du livre de Monod.
Ensuite tu confonds deux versions de l'argument téléologique, à savoir la version anti-darwinienne et la version anthropique.
Le problème de l'argument anthropique est triple : premièrement, il y a possibilité théorique d'univers multiples. Cette possibilité n'est pas purement ad hoc, mais est la conséquence naturelle de théories cosmologiques de pointe conçues pour unifier les forces de la nature. Cela ne veut pas dire que ces théories sont prouvées, mais pour le moment, elles ont le suffrage de plusieurs physiciens.
Deuxièmement, on ne sait pas quelles valeurs les constantes fondamentales de la nature peuvent réellement prendre. On peut IMAGINER qu'elles prennent d'autres valeurs, et construire toutes sortes de simulations informatiques, mais cela ne veut pas dire que c'est physiquement possible... Notre imagination n'est pas un guide sûr pour découvrir la nature. Certains physiciens espèrent qu'une théorie du Tout va permettre de comprendre pourquoi les constantes de la nature ont de fait les valeurs qu'elles ont. Et donc on n'aurait plus besoin de "designer intelligent".
Troisièmement, force est de constater que des événements extrêmement improbables se produisent continuellement dans la nature. L'improbabilité en soi n'est pas une preuve du dessein. C'est l'improbabilité d'un résultat SIGNIFIANT. Par exemple si un archer atteint une cible située à une grande distance, ce résultat est signifiant et prouve une grande habileté.
En l'occurrence, ici on parle de l'improbabilité de la vie. La vie est-elle signifiante en soi? Elle l'est certainement pour nous, puisque nous sommes vivants et que nous dépendons d'autres formes de vie. Mais ce jugement est peut-être subjectif. La vie est-elle signifiante "pour l'univers"? Comment le savoir, puisque l'univers ne parle pas? Selon la vision matérialiste du monde, la vie est insignifiante. Jean Rostand parlait de l'humanité comme d'une "moisissure".