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Les religions doivent évoluer pour ne pas disparaîtreCamille Tang Quynh
Mis en ligne lundi 14 mars 2016, 20h07| mis à jour il y a 2 heures
Pendant 15 semaines, Le Soir, en partenariat avec Îles de Paix, balayer une série de thèmes d’actualité pour comprendre les enjeux de la planète et imaginer comment nous pourrions agir pour améliorer certaines situations.
Il y a autant de religions dans le monde que de microbes présents dans un corps humain. Si la comparaison peut paraître anodine, elle illustre pourtant une réalité difficile à imaginer. Au total, il existe plus de 10.500 systèmes religieux, notamment grâce à la multitude de diversification des religions comprises dans toutes les cultures.
Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à nuancer les sondages traitant du pourcentage de conviction religieuse, jugés trop généraux. « À la question de savoir si on est catholique ou pas, on est à 50 % de gens qui se déclarent catholiques. Mais si on s’intéresse aux pratiquants occasionnels, on constate que, certes, un bébé sur deux est baptisé, mais seulement un mariage sur quatre se fait à l’Église et seulement 4 % des gens vont à la messe le dimanche. Alors que plus de 90 % de la population musulmane pratique le ramadan. Cela montre bien une intensité différente de la religion », précise Caroline Sagesser, chercheuse à l’observatoire des religions et de la laïcité à l’ULB.
Vers une diminution du religieux ?« Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. » Une réflexion qu’on doit à l’ancien homme politique français André Malraux, qui a pourtant démenti en être l’auteur, préférant parler non pas de religion mais de spiritualité. Mais qu’il s’agisse de l’un ou l’autre, vers quoi la société d’aujourd’hui a-t-elle évolué ?
« La grande évolution, c’est la sécularisation, affirme Caroline Sagesser, qui contredit la phrase de Malraux. On observe un détachement des religions dominantes qui est dû, d’une manière générale, à la modernité et à la laïcisation des institutions. L’Église s’est donc séparée de l’État et n’a plus pu compter sur les leviers de la puissance publique pour continuer à avoir de l’autorité morale dans la société. »
L’individualisation, la pratique de loisir et même internet ont également contribué à diminuer l’influence religieuse. « L’évolution des êtres humains et des techno-sciences est tellement rapide que les grands systèmes religieux sont comme des tortues sur le dos », commente Baudouin Decharneux, philosophe et historien des religions. D’un côté se
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