Le Coran ne contient pas non plus de versets qui appellent à l'instauration d'un Califat, ni qui exhortent les générations futures à figer la norme sociale pour en faire une copie éternelle de celle de la société de Médine. Or ce sont pourtant deux parmi les thèses des salafis. Il s'agit ni plus ni moins que d'une construction intellectuelle humaine, basée sur un choix d'interprétation des versets que tu cites ou d'autres, et les comprennent comme un appel à l'immobilisme au sens le plus littéral.
Voici des preuves sur lesquels les savants se sont appuyés pour affirmer lobligation du Califat.
Les versets :
« Et juge parmi eux selon ce qu'Allah a révélé » [Sourate 5-V49]
« Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a révélé, voilà les incroyants. » [Sourate 5-V44]
« Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. Il vous a commandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite; mais la plupart des gens ne savent pas. » [Sourate 12-V40]
« Lorsque ton Seigneur confia aux anges : Je vais établir sur la terre un Khalifah. Ils dirent: Vas-Tu y désigner un être qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? Il dit : « En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! ».
Daprès Ibn Jarîr ce verset a pour sens létablissement sur terre dun Califat chargé par Allah de la gestion équitable des affaires des créatures. Il ajoute « Quant à ceux qui sèment le désordre et leffusion de sang injustifiée légalement, ils ne sont pas ses Khoulafah. » Voir Tafsîr Ibn Kathîr
Les hadiths :
Le Prophète¹ a dit : « Les enfants dIsraël étaient dirigés par des prophètes ; à chaque fois que lun deux mourrait, un autre lui succédait. Il ny aura pas de Prophète¹ après moi, il y aura des Khoulafah (califes) en grand nombre. Ils demandèrent : que nous ordonnes-tu ? Il répondit : Prêtez-leur serment dallégeance à chaque succession et respectez leurs droits car Allah leur demandera des comptes sur ce quIl leur a confié en gestion. » Boukhari et Mouslim
Il a aussi dit : «Celui qui meurt sans avoir prêtez serment dallégeance, meurt à la manière des gens de la Jahiliya » Mouslim
Le Idjma :
Le consensus des compagnons (Idjma) est en Islam la troisième source de législation.
Ibn Khaldûn dit : « Linstallation de lImam est une obligation qui a été stipulée par la Loi à travers le consensus des compagnons et de la génération qui les a suivis. » Al moukadima
Abd-ar-Rahman al-Jazîrî explique que les savants sont unanimes sur le caractère obligatoire de lImamat et sur la prohibition davoir à un même moment sur terre deux Imams, quils soient unis ou séparés. Le fiqh suivant les quatre écoles
Ach-Chawkânî a dit : « Ils [les savants] sont unanimes sur lobligation dinstaller un califat» Nayl al awtar
Ibn Hadjar rapporte ces paroles de lImam Nawawî : « Il y a consensus sur : le caractère obligatoire de linstallation du califat, [
]. Certains sont sortis de ce consensus comme al-Assam et une partie des Khawâridjs. » Fath al-Bârî - tome 13
Les ancêtres ont appréhendé l'Islam selon une herméneutique qui était largement conditionnée par les conditions mentales, sociales, culturelles, voire politiques des premiers âges de l'Islam. Leur compréhension était sincère mais guidée par les capacités cognitives qui étaient les leurs, et que l'apport de l'évolution et des sciences humaines permet aujourd'hui de dépasser. Leur manière d'aborder l'Islam n'est en rien un absolu à mettre sur un piédestal. Cela est un mythe savamment entretenu.
les sciences humaines c'est une création humain, mais l'islam c'est divin, c'est infaillible, c'est la vraie évolution.