Puisque nous sommes des musulmans croyants, nous divergeons sur ce sujet ET Allah dit dans ce verset: "Ô vous les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux dentre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous divergez en quoi que ce soit, renvoyez le jugement à Allah et au Messager. » (An-Nisâ, v.59)" alors je te redemande d'appuyer tes dires par le coran et/ou la sonna, mais si tu n'appliques pas toujours ce verset, tu devras examiner à nouveau ta foi en Allah.
Merci encore pour ta compréhension, bonne nuit et fait de beaux rêves.
Ce que tu gagnerais à examiner (il ne s'agit surement pas d'un ré-examen dans ton cas), c'est, d'une part, l'étude des circonstances de la révélation, qui apportent des signes manifestes de la temporalité et de l'historicité du Coran, et son influence nécessaire sur l'exégèse, domaine qui a été bien peu approfondi après la mihna. D'autre part, l'étude des courants d'interprétation qui se sont succédés aux premiers âges de l'Islam.
Tu comprendrais, en combinant ces deux sources de savoir, que le discours coranique, au niveau normatif, est aussi modulé selon la réalité sociale, culturelle, mentale, anthropologique, juridique et structurelle de la société récipiendaire de la révélation, à savoir l'Arabie du 7ème siècle. Et que le discours coranique qui invite à suivre Dieu et son Prophète, que tu cites, est adressé à un public tribal, polythéiste, désorganisé et désuni, auquel il importait d'inviter à vivre selon les valeurs de la religion nouvelle.
Comprendre la réalité qui entoure le discours permet de ne pas l'isoler de son contexte socio-culturel ni de sa réalité historique. Et de l'interpréter aussi selon la donne de cette réalité, à savoir intégrer le fait que le discours se modulait aussi sur ce que les arabes du lieu et de l'époque avaient besoin d'entendre pour s'orienter vers la nouvelle religion. Dans une société dénuée de règles, de dirigeant et d'unité, l'Islam était à la fois le moyen et le but de la constitution de la nouvelle société, afin d'accompagner la transition d'une société tribale et polythéiste vers les prémisses d'une société organisée et monothéiste.
Prétendre toutefois que cette forme de société était appelée à perdurer dès lors que les circonstances évoluaient, c'est une construction théologique humaine qui se base, un peu comme tu le fais, sur une lecture non-circonstanciée de la Révélation.
Je sais que tu ne fonctionnes qu'aux citations du Coran et des Hadiths. Je le répète, la question est moins le Coran que la manière de l'interpréter, dans une perspective dynamique ou figée. Je m'inscris résolument dans la première.
Je t'invite à faire des recherches sur des auteurs tels Mohammed Khalafallat, ou Fazlur Rahman, ou encore Mohamed Talbi, plus près de nous, pour te familiariser avec cette "autre" vision de l'Ilsam.
Salam.