Pas facile d'être gay ou lesbienne chez Mohammed VI
Par Marie Von Hafften - 29/06/2012
Au Maroc, au royaume de Mohammed VI, être homosexuel, gay, lesbienne, bisexuel ou trans, reste un tabou culturel et sociétal. De nombreux couples lesbiens et gays, parfois très pratiquants, doivent se cacher pour s'aimer.
De nombreux couples homosexuels marocains doivent se cacher pour s'aimer. Photo: Global PostLe Maroc, libéral mais pas trop...
Le Maroc est souvent considéré comme lun des pays musulmans les plus libéraux. Les signes daffection entre filles sont dailleurs choses communes. Certaines se promènent main dans la main, dautres se font la bise entre copines. Mais quand cette affection devient romantique, et que les femmes veulent vivre ouvertement, en tant que lesbiennes, les Marocains font subitement preuve de bien moins de tolérance.
« Le lesbianisme nest pas une bonne chose. Notre Dieu nous linterdit, cest haram » explique Hasnae Krimi, 22 ans, étudiant en linguistique à luniversité Mohammed V de Rabat. Ce dernier croit dailleurs que laugmentation des catastrophes naturelles et des maladies sont autant d'avertissements appelant à rejeter lhomosexualité. La plupart des gens vivant dans les pays musulmans répondent de la même façon : lhomosexualité est haram, prohibée par Dieu.
Une loi stricte mais pas complètement appliquée
Même après le printemps arabe, alors que les demandes pour la démocratie et les droits de lhomme se propagent à travers lAfrique du Nord, la question de lhomosexualité est encore trop taboue pour être discutée ouvertement. Abdellah Taia, un auteur marocain qui a écrit un nouveau livre sur la culture gay en place dans le monde arabe, vit à Paris de peur de représailles dans son pays natal.
Selon la loi marocaine, « commettre des actes obscènes ou contre nature avec un individu de même sexe est passible de six mois à trois ans de prison, ainsi que dune amende allant de 120 à 1000 dirhams (de 14 à 117 dollars) ». LAlgérie et la Tunisie ont des interdictions similaires. Il ny a cependant pas eu darrestations de femmes au Maroc. Peut-être parce cest vraiment rare pour une lesbienne de parler ouvertement de son orientation sexuelle, disent les experts.
Sarah et Maria, un amour difficile
Sarah et Maria sont deux marocaines de vingt ans, en couple depuis plus dun an. Les deux ont demandé que leurs noms de famille ne soient pas utilisés en raison de la stigmatisation et des conséquences juridiques de leur orientation sexuelle. Bien que Sarah étudie dans une université française et que Maria assiste aux cours des Beaux-Arts de Casablanca, elles tentent de se voir le plus souvent possible.
Maria dit quelle a su quelle était lesbienne à partir de lâge de douze ans, mais Sarah a lutté lorsquelle a commencé à avoir des sentiments pour Maria : « Je nétais pas encore prête à comprendre comment on pouvait aimer quelquun du même sexe ». Maintenant Sarah se prononce en toute confiance : « Je suis lesbienne »
Par Marie Von Hafften - 29/06/2012
Au Maroc, au royaume de Mohammed VI, être homosexuel, gay, lesbienne, bisexuel ou trans, reste un tabou culturel et sociétal. De nombreux couples lesbiens et gays, parfois très pratiquants, doivent se cacher pour s'aimer.
De nombreux couples homosexuels marocains doivent se cacher pour s'aimer. Photo: Global PostLe Maroc, libéral mais pas trop...
Le Maroc est souvent considéré comme lun des pays musulmans les plus libéraux. Les signes daffection entre filles sont dailleurs choses communes. Certaines se promènent main dans la main, dautres se font la bise entre copines. Mais quand cette affection devient romantique, et que les femmes veulent vivre ouvertement, en tant que lesbiennes, les Marocains font subitement preuve de bien moins de tolérance.
« Le lesbianisme nest pas une bonne chose. Notre Dieu nous linterdit, cest haram » explique Hasnae Krimi, 22 ans, étudiant en linguistique à luniversité Mohammed V de Rabat. Ce dernier croit dailleurs que laugmentation des catastrophes naturelles et des maladies sont autant d'avertissements appelant à rejeter lhomosexualité. La plupart des gens vivant dans les pays musulmans répondent de la même façon : lhomosexualité est haram, prohibée par Dieu.
Une loi stricte mais pas complètement appliquée
Même après le printemps arabe, alors que les demandes pour la démocratie et les droits de lhomme se propagent à travers lAfrique du Nord, la question de lhomosexualité est encore trop taboue pour être discutée ouvertement. Abdellah Taia, un auteur marocain qui a écrit un nouveau livre sur la culture gay en place dans le monde arabe, vit à Paris de peur de représailles dans son pays natal.
Selon la loi marocaine, « commettre des actes obscènes ou contre nature avec un individu de même sexe est passible de six mois à trois ans de prison, ainsi que dune amende allant de 120 à 1000 dirhams (de 14 à 117 dollars) ». LAlgérie et la Tunisie ont des interdictions similaires. Il ny a cependant pas eu darrestations de femmes au Maroc. Peut-être parce cest vraiment rare pour une lesbienne de parler ouvertement de son orientation sexuelle, disent les experts.
Sarah et Maria, un amour difficile
Sarah et Maria sont deux marocaines de vingt ans, en couple depuis plus dun an. Les deux ont demandé que leurs noms de famille ne soient pas utilisés en raison de la stigmatisation et des conséquences juridiques de leur orientation sexuelle. Bien que Sarah étudie dans une université française et que Maria assiste aux cours des Beaux-Arts de Casablanca, elles tentent de se voir le plus souvent possible.
Maria dit quelle a su quelle était lesbienne à partir de lâge de douze ans, mais Sarah a lutté lorsquelle a commencé à avoir des sentiments pour Maria : « Je nétais pas encore prête à comprendre comment on pouvait aimer quelquun du même sexe ». Maintenant Sarah se prononce en toute confiance : « Je suis lesbienne »