À Djitymik, Dysmas, Tigellius et Hessia : votre débat

godless

On est bien peu de chose.
VIB
mais bien sur que si!!!
Mais bien sûr que non.

il faut tout t'apprendre enfin...il n'y a pas de langue sacré dans le christianisme!!!
En quoi c'est le fait qu'il y ait eu (paraît-il) "incarnation" que la conséquence en a été "pas de langue sacrée"...?

Intéressé par l'évidence de ce "cause à effet"...

D'ailleurs, quand on sait les résistances qu'il y a eu quand l'église catholique a décidé d'arrêter de ne faire les messes qu'en latin (une langue que tous ceux qui suivaient la messe connaissaient, n'est-ce pas...? ;)), un zeste d'humilité s'impose... :)

Pourquoi d'après toi...Un petit cours???
Va pour le cours.
Toujours avide d'apprendre...
👂🏾👂🏾
 
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1Jean 5:7​

Publié le 17 septembre 2010 par bleu_lagon

1Jean 5:7 se lit ainsi dans La Saint Bible de A. Crampon : " Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un."

Les version de la Bible Saci, J. F. Ostervald, A. Glaire, et Martin 1744 contiennent toutes les mots " dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un. "

S'il est un verset de la Bible qui décrit la Trinité, c'est bien celui-ci. On serait donc tenté de lui apposer la note recevable. Mais ce serait aller un peu vite en besogne.

La Bible de Jérusalem (1961) comporte en effet une note pour ce verset, en bas de page, qui révèle ceci : "Le texte des versets 7-8 est surchargé dans la Vulg[ate] par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et des meilleurs manuscrits de la Vulg[ate], et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : ‘Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, et ces trois sont un ; et il y en a trois qui témoignent sur la terre) : l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois sont un.’"

Après quelques recherches, voici ce que l'on peut dire sur cette glose introduite dans ce verset de 1 Jean 5:7. Je cite The Goodspeed Parallel New Testament (Chicago ; 1943), de Edgar J. Goodspeed, p. 557 : " Ce verset n’a été trouvé en grec dans aucun manuscrit du Nouveau Testament ou autre texte antérieur au treizième siècle. On ne le rencontre dans aucun manuscrit grec de I Jean datant d’avant le quinzième siècle. Un manuscrit du quinzième siècle, en écriture cursive, et un autre du seizième siècle contiennent cette leçon. Ce sont là les seuls manuscrits grecs du Nouveau Testament qui renferment cette variante. Elle ne se rencontre dans aucun autre manuscrit grec du Nouveau Testament, chez aucun écrivain chrétien grec, ni dans aucune version orientale. Elle a pour principal appui deux manuscrits en latin ancien des VIème et VIIIème siècles et quelques manuscrits de la Vulgate latine, mais non les plus anciens.

Érasme ne la fit pas figurer dans sa première édition du Nouveau Testament en grec (1516), pas plus que dans la seconde (1519). Lorsqu’on le blâma pour cette omission, il répondit imprudemment que si quelqu’un pouvait lui montrer un manuscrit grec où figurait le passage en question, il l’insérerait dans le texte. On porta alors à son attention le Codex Montfortianus, du XVIème siècle, qui contenait ce passage. Il se sentit obligé de faire figurer la variante dans sa troisième édition (1522), et c’est cette édition que Tyndale utilisa dans sa traduction du Testament grec (1525). De Tyndale, ce verset a passé dans la version du roi Jacques. Sa véracité est universellement contestée par les hellénistes et les éditeurs du texte grec du Nouveau Testament. "

Les preuves attestent qu’un manuscrit, que l’on peut aujourd’hui consulter au Trinity College de Dublin, fut rédigé à dessein vers 1520 pour glisser ce texte apocryphe. C'est pourquoi cette interpolation, que les spécialistes appellent le "comma johannique", a été supprimé des versions modernes de la Bible.

Conclusion logique de tout cela : ce verset est totalement irrecevable pour prouver la Trinité.
 
Luc 11 :2-4

« Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation. »

« La forme, plus courte, de la prière du Seigneur (Notre Père) dans Luc 11 :2-4 (Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation) a été retouchée dans de nombreux exemplaires de Luc pour la mettre en accord avec la forme de Matthieu 11 :9-13, plus familière et plus longue » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )
 
Actes 9 :5-6

« Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. »

« Dans Actes 9 :5-6, les paroles prononcées par Paul à sa conversion ont été retouchés dans certains manuscrits pour les mettre en accord avec le récit parallèle dans Actes 26 :14-15 » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp197 )
 
Matthieu 15 :8

« Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. »

« La citation dans la version du Roi James (Texte Reçu) " Ce peuple, s'approche de moi de sa bouche,"citation qui ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits de Matthieu a été introduite dans des manuscrits tardifs par des scribes avertis qui ont comparé la citation avec sa forme complète dans la Septante en Esaïe 29 :13 » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp198 )
 
Romain 13 :9

« En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

« Dans Romains 13 :9, la référence de Paul à quatre des dix commandements a été élargie dans certains manuscrits par l’adition d’un autre : Tu ne porteras point de faux témoignage. » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp198 )
 
Marc 1 :2-3

« Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j'envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin; C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. »

« Le problème est que le début de la citation n’est pas du tout d’Esaïe, mais d’un mélange entre un passage d’Exode 23 :20 et un autre de Malachie 3 :1. Il y avait des scribes qui ont reconnu que ceci posait un problème et ont choisi de changer le texte de façon qu’ils disent : Selon ce qui est écrit dans les prophètes. De cette façon, le problème de l’attribution erronée de la citation disparaissait. Cependant, de nos jours, il y a peu de doutes sur ce que l’auteur de Marc a réellement écrit : l’attribution à Esaïe apparaît dans les témoignages les plus anciens et ceux de meilleure qualité qui ont été conservés. » » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 3)
 
Marc 2 :20

« Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. »

Bible Annotée de Neûchatel sur Marc 2.20 :

Mais il faut remarquer ce dernier mot de Marc: en ce jour-là.

Le texte reçu dit: en ces jours-là.

C'est la correction d'un copiste qui a voulu mettre ces mots en harmonie avec ceux qui précédent: les jours viendront.

Le vrai texte, en indiquant un jour précis, rappelle le tragique événement que Jésus vient d'annoncer: l'époux leur sera ôté.

"Il ne faut qu'un jour pour ôter l'époux; mais ils seront nombreux les jours où il sera ôté et absent." Bengel
 
Matthieu 27 :9

« Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël »

« Les citations qu’attribue Matthieu au prophète Jérémie proviennent en faite de Zacharie. Il n’est pas surprenant que quelques scribes aient cherché à réparer l’erreur, soit en substituant par le nom correct ou en omettant carrément le nom (Jérémie) » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp199 )

Bible Annotée de Neûchatel sur Matthieu 27.9 :

La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans #Za 11:12,13.

Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharie; d'autres portent simplement: le prophète; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.

Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie {#Jer 18:2} pouvait facilement donner lieu.

« Je confesse que je ne sais comment le nom de Jérémie s'est ici rencontré, et ne m'en tourmente pas fort. Certes la chose montre d'elle-même qu'on s'est abusé en mettant le nom de Jérémie pour Zacharie; car en Jérémie, on ne trouve point ce propos, ni chose qui en approche » (Calvin, cité en La Bible de Neûchatel sur Matthieu 27 :9)
 
Jean 19 :14

« C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. »

« Quelque scribes ont tenté d’harmoniser le récit johannique de la chronologique de la Passion avec celui de Marc en changeant la sixième heure de Jean 19 :14 par la troisième heure (qui apparaît en Marc 15 :25) » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp199 )
 
Luc 24 :53

« et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. »

« Par exemple, dans certains manuscrits anciens l’évangile selon Luc conclu en déclarant que les disciples ‘’…étaient continuellement dans le temple bénissant Dieu’’, tandis que d’autres manuscrits portent ‘’…étaient continuellement dans le temple louant Dieu’’. Plutôt que de discriminer entre les deux, des scribes tardifs ont décidé qu’il est plus sûr de copier les deux ensembles, et ainsi, ils ont inventé la variante ‘’ étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.’’ » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )
 
Marc 13 :11

« Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. »

« Dans des manuscrits anciens de Marc 13 :11 Jésus conseil à ses disciples de ne pas être ‘inquiets à l’avance’ (προμεριμνᾶτε) de ce qu’ils auront à dire quand ils seront persécutés. D’autres manuscrits de Marc portent ‘ne préméditez pas à l’avance’ (προμελετᾶτε), qui est l’expression utilisée dans le passage parallèle de Luc 21 :14. Plutôt que de choisir entre ces deux verbes, plusieurs bons copistes de Marc donnent à leurs lecteurs le bénéfice des deux. » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )
 
Actes 20 :28

« Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. »

« Dans Actes 20 :28, les deux anciennes variantes ‘l’Église de Dieu’ et ‘l’Église du Seigneur’ ont été amalgamés dans des manuscrits tardifs, en écrivant ‘l’Église du Seigneur et de Dieu’. » (Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968 pp200 )
 
Falsifications pour des raisons théologiques

Au début du christianisme, il y avait plusieurs groupes chrétiens dont les croyances étaient opposées. L’historien et théologien Bart Ehrman nous dit par exemple :

« Quelques groupes chrétiens affirmaient que c’est Dieu qui a crée ce monde, d’autres affirmaient que le vrai Dieu ne l’avait pas créé : le monde selon eux était un lieu maléfique, résultat d’un désastre cosmique. Certains groupes affirmaient que les Écritures juives avaient été révélées par l’unique vrai Dieu, d’autres affirmaient que les Ecritures juives étaient l’œuvre du Dieu inférieur adoré par les juifs et que celui là n’était pas l’unique vrai Dieu. Certains groupes affirmaient que Jésus-Christ était le Fils de Dieu, complètement divin et complètement humain en même temps, d’autres croyaient qu’il était complètement divin mais pas du tout humain, d’autres affirmaient même que Jésus-Christ était deux : un être divin (Christ) et un être humain (Jésus). Certains groupes pensaient que la mort du Christ avait apporté le Salut au monde, d’autres que la mort de Jésus n’avait aucune relation avec le Salut de ce monde, et d’autres que Christ n’avait jamais été tué. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)

La concurrence entre ces groupes chrétiens était grande, ceci a poussé certains scribes chrétiens à falsifier le texte du Nouveau Testament pour favoriser leurs dogmes. Nous pouvons prendre pleins d’exemples pour illustrer ce fait, mais pour simplifier nous allons nous baser uniquement sur les falsifications anti-adoptianistes. Mais d’abord qui sont les adoptianistes ?

Les adoptianistes étaient des chrétiens qui ne croyaient pas en la divinité du Christ, pour eux Jésus n’était qu’un humain, un prophète de Dieu comme les autres prophètes qui l’ont précédé.

Certains scribes chrétiens, qui croyaient que Jésus était divin, étaient souvent frustrés de ne pas trouver de passages clairs dans le Nouveau Testament qui confirmeraient cette croyance. Ceci les a donc poussé à falsifier le texte du Nouveau Testament pour que la divinité du Christ y soit clairement affirmée.

Bart Ehrman nous dit dans son livre « Misquoting Jesus »:

« Le premier aspect du débat que nous examinerons est la croyance, défendue par certains chrétiens, selon laquelle Jésus était tellement et pleinement humain qu’il ne pouvait être divin. Ceci était le point de vue d’un groupe de croyants que les chercheurs contemporains appellent ‘les adoptianistes’. Mon argument est que les scribes chrétiens qui s’opposaient à la vision adoptianiste de Jésus ont modifié leur texte pour souligner le fait que celui là n’était pas simplement humain mais aussi divin. Le résultat de cela a été ce qu’on peut appeler les falsifications anti-adoptianistes des Écritures. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)
 
Matthieu 24.36

« Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. »

NOTA : Jésus n'est donc pas Omniscient.


La Bible Annotée de Naûchatel :

La plupart des critiques admettent dans notre texte les mots: ni le Fils, qui se lisent dans Sin., B, D, l'Itala et quelques Pères. Cette expression, par laquelle le Fils s'exclut lui-même de la connaissance du jour et de l'heure du jugement dernier, se trouve incontestée dans Marc. {#Mr 13:32, voir la note.} On objecte à son authenticité dans Matthieu, qu'elle aurait été ajoutée pour rendre le texte de celui-ci conforme au texte de Marc, mais on peut supposer avec autant de vraisemblance, qu'elle a été retranchée dans un intérêt dogmatique, il faut reconnaître du reste que l'idée se trouve implicitement dans ces termes: le Père seul.

La Bible de Jérusalem :

k) Om (Vulg.) : "ni le Fils", sans doute par scrupule théologique.

Notes de la Bible de Jérusalem sur Matthieu 24.36, page 1720.
 
1 Timothée 3 :16

« Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire. »

« …dans un Timothée 3 :16, ou plusieurs manuscrit tardives se réfèrent au Christ comme ‘Dieu qui a été manifesté en chair’, cet ancien manuscrit (Codex Alexandrinus : actuellement dans la bibliothèque britannique) parlait par contre du Christ comme ‘celui qui a été manifesté en chair’. En grec ce changement est minime, il s’agit en faite de la différence entre un Zêta et un omicron, deux lettres très ressemblantes.

Un scribe avait falsifié le texte original pour qu’il dise ‘Dieu’ au lieu de ‘celui’ (qui a été manifesté en chair) » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre 6)
 
Luc 9 :20

« Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. »

« Quand Pierre formule sa fameuse confession dans Luc 9 :20, plutôt que de reconnaître Jésus comme le Christ de Dieu’ (τόν χριστόν του θεου), dans certains manuscrits coptes il (Pierre) prétend qu’il est Christ, Dieu’ (= τόν χριστόν τόν θεόν). » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
Luc 7 :9

« Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. »

«La déclaration de Luc 7 :9, ‘Lorsque Jésus entendit ces paroles’ a été changée dans un minuscule pour dire ‘Lorsque Dieu entendit ces paroles’ » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
Luc 8 :28

« Ayant vu Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. »

« De la même façon, le manuscrit 2766 change les mots du possédé dans Luc 8 :28 de ‘Jésus, Fils du Dieu Très Haut’ en ‘Jésus, le Dieu Très Haut’ » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
Luc 8 :40

« A son retour, Jésus fut reçu par la foule, car tous l'attendaient. »

« Dans Luc 8 :40, ou la foule reçoit Jésus après l’avoir attendu, la première main du Codex Sinaïticus dit ‘ Ils le reçurent parce qu’ils attendaient tous Dieu(τόν θεόν for αύτόν). » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
Luc 20 : 42

« David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite »

« Dans la citation du Psaume 110 dans Luc 20 :42, le texte du Diatessaron Perse a été changé pour qu’il ne dise pas Le Seigneur a dit à mon Seigneur mais plutôt ‘ Dieu a dit à mon Dieu. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
2 Pierre 1 :2

« que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur! »

« Un exemple surprenant se produit dans la salutation de 2 Pierre 1 :2 : ‘que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur!’. P72 omet la conjonction ‘et’ (καί), conduisant à l’identification de Jésus comme Dieu : ‘par la connaissance de Dieu, Jésus notre Seigneur!’. Le fait que cette omission ne soit pas un accident est confirmé par les modifications similaires qui se trouvent dans d’autres manuscrits. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
 
Gallates 2 :20

« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. »

« Dans le corpus Paulien nous trouvons une variation de ce genre qui est particulièrement intéressante et qui mérite une discussion plus approfondie. Dans Gallates 2 :20 Paul formule sa fameuse déclaration : ‘je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.’ Cependant, dans un nombre important d’anciens et significatifs témoins textuels (manuscrits), la phrase a été changée de ‘au Fils de Dieu’ à ‘au Dieu (et/même) Christ’ (τη του Θεου καί Χριστου; MSS p46 B D F G) ». (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp86)
 
Exemple 1: 1Jean 5:7
"Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."


La Bible de Neuchatel:

"- Dans le texte reçu la teneur de versets 7,8 est accrue par une interpolation célèbre dans l'histoire du texte du Nouveau Testament : "Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."

- Les mots en italique sont inauthentiques. Ils ont leur origine dans une fausse interprétation de versets 6,7 (début du verset).

Quelques écrivains anciens (Cyprien) ont vu dans les trois qui rendent témoignage, une allusion à la Trinité. Cette interprétation, d'abord écrite en marge d'un manuscrit, aura été admise dans le texte par un copiste ignorant.

Ces paroles ne se trouvent dans aucun manuscrit grec, excepté dans un qui date du seizième siècle, et dans un gréco-latin du quinzième siècle. Elles manquent également dans presque toutes les versions anciennes, dans tous les Pères de l'Eglise grecque, qui auraient eu tant d'intérêt à les produire dans les controverses ariennes, et chez beaucoup d'écrivains de l'Eglise latine, tels que Tertullien, Hilaire, Ambroise, Augustin, Jérôme.


Elles apparaissent pour la première fois vers la fin du cinquième siècle dans des versions latines en Afrique, puis, dès le dixième siècle dans les manuscrits de la Vulgate.

Dans le Nouveau Testament grec imprimé par Erasme, elles ne furent point admises pour les éditions de 1516 et 1519 ; elles ne jouirent de cette faveur que dans l'édition de 1622, d'où elles passèrent dans les éditions de Robert Etienne, de Bèze et des Elzévir, c'est-à-dire dans le texte reçu dès lors.

Luther ne les a jamais acceptées dans sa version allemande et ce ne fut que longtemps après sa mort, en 1581, qu'elles y furent introduites.

Calvin adopte cette leçon tout en reconnaissant combien elle est contestable, mais le commentaire qu'il en donne montre assez combien elle est peu en harmonie avec la pensée de l'apôtre. Elle l'interrompt, en effet, et cela pour y ajouter une idée dogmatique qui, ici, n'a aucun sens. Enfin, on sait que jamais la doctrine de la Trinité n'a été formulée de cette manière pendant l'ère apostolique. C'est par ces raisons historiques et exégétiques que tous les critiques de nos jours rejettent du texte la glose qui nous occupe." (Bible de Neuchâtel sur 1Jean5 :7)

Ici, nous avons un bel exemple d'une interpolation. Un scribe frustré par le fait incontestable de ne trouver aucun passage clair et précis sur la Trinité, n’a pas hésité à interpoler ces quelques mots pour donner une base scripturaire incontestable à cette doctrine.

Aujourd'hui, la grande majorité des bibles modernes ont retranché cette interpolation. On ne trouve plus ce verset dans la :
  1. bible Louis Segond,
  2. bible Nouvelle bible Segond,
  3. bible TOB,
  4. bible Osty,
  5. bible du Semeur,
  6. bible Crampon,
  7. bible de Chouraqui,
  8. bible du nouveau monde,
  9. bible de Jérusalem,
  10. bible Scofield,
  11. bible Darby, etc.
Les autres bibles citent ce verset soit en le mettant entre crochets, soit en indiquant en note de bas de page les problèmes qu'il pose. Mais le plus grave, c'est que des millions de chrétiens sont mort en pensant que ce verset faisait parti de la Parole inspirée par Dieu, des millions de chrétiens sont morts en pensant que la Trinité était explicitement et textuellement formulée dans la Bible. Il a fallu attendre la découverte de nouveaux manuscrits au XIX siècle pour constater et détecter cette falsification.
 
Exemple 2 : Jean 7: 53 á 8: 11 (épisode de la femme adultère)

8.1 Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 8.2 Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait. 8.3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; 8.4 et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. 8.5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? 8.6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 8.7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. 8.8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. 8.9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 8.10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? 8.11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.

Cette histoire très célèbre n'est, hélas pour les chrétiens, pas authentique, c'est ce que disent tous les spécialistes du Nouveaux Testament qu'ils soient chrétiens ou pas. Bart Ehrman nous dit:

"L'histoire de Jésus et de la femme adultère est probablement l'une des histoires les plus populaires des évangiles et sans le moindre doutes, l'une des préférées des versions de sa vie réalisées par Hollywood... L'histoire est brillante, elle est pleine de dramatisme, et elle contient un renversement de situation très intelligent lorsque Jésus utilise son gémie pour sauver la pauvre femme. Cependant, pour un lecteur attentif le récit soulève plusieurs questions.

Par exemple, si la femme était surprise durant l'acte d'adultère, ou est l'homme avec lequel elle fût surprise? Selon la Loi de Moïse les deux devaient être lapidés (voir Lévitique 20:10)... Malgré son côté brillant, sa capacité á captiver et son intrigue inhérente, l'histoire soulève un problème additionnel énorme car il s'avère qu'elle ne se trouvait pas originellement dans l'évangile de Jean. D’ailleurs, à l'origine, elle ne faisait partie d'aucuns des évangiles canoniques, mais elle fût rajouter par un scribe postérieur.

Comment sait-on que se fût ainsi? Sur ce cas en particulier, les chercheurs qui travaillent avec la tradition manuscrite n'ont aucun doute sur la véracité de cette conclusion... Pour le moment je vais me limiter à citer quelques faits basiques que pratiquement tous les spécialistes, indépendamment de leur croyances religieuses, considèrent convaincants: Le récit n'apparaît pas dans le manuscrit le plus ancien et le mieux conservé de l'évangile de Jean, son style est très différent au reste de l'évangile, il emploi un grand nombre de mots et d'expressions étrangères au reste du texte. La conclusion est inévitable: cette épisode ne faisait pas parti de la version original de l'évangile.

... la majorité des experts pensent qu'il s’agissait probablement d'un récit populaire qui circulait dans les traditions orales sur Jésus et qu'à un moment il fût transcrit à la marge d'un manuscrit. Ensuite, un scribe ou un lecteur pensât que la note à la marge faisait partie du texte et l'insérât immédiatement après la fin de l'épisode rapporté en jean 7:52.

Il est important de signaler que d'autres scribes ont inséré le récit dans différentes parties du Nouveau Testament, certains après Jean 21:25 par exemple, et d'autres, ce qui est très intéressant, après Luc 21:38. En tous cas, peu importe qui a écrit ce récit, le fait est que ce n'était pas l'auteur de l'évangile de Jean." (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman, Chapitre 2)
 
Frédéric Godet, protestant et docteur en théologie a fait une bonne analyse de ce sujet:

« Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.

Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.

En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.
 
Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation :

1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique?

2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations.

3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.

Le grand théologien protestant, Bruce Metzger dit dans son commentaire du « Greek New Testament », dont il est l’un des membres actifs du comité qui le mit par écrit et en fit sa critique textuel :

« L’évidence pour l’origine non Johannique de la péricope de la femme adultère est dominant. Il est absent des manuscrits (la liste est déjà cité au-dessus)…En orient, il est absent des plus anciennes formes de la version Syriaque, bohaïrique, Sahidique, sub-Achmimique. Quelques manuscrits Arménien et la vieille version géorgienne l’omettent aussi. En occident, le passage est absent de la version Gothique et de plusieurs anciens manuscrits Latin…Le Comité est UNANIME pour dire que la péricope de la femme adultère ne fait pas parti originellement des 4 évangiles… » « Commentaire de Bruce Metzger du Greek New Testament » 2ème édition, p.188-189

Nous pouvons citer également le grand théologien catholique Raymond Brown qui nous dit:

« Le passage de 7:53_8:11 sur le jugement de la femme adultère manque dans les meilleurs manuscrits grecs. Si pour beaucoup (dont les catholiques) ce récit est canonique, inspire, l’histoire est presque certaine ici hors de son contexte, en dépit d’une posible ralation avec 8, 15.46a. Quelques manuscrits placent cet épisode après Lc 21 :38 comme la continuation des questions posées à Jésus avant son arrestation (Lc 20 :20-40). Peut être s’agit-il d’un récit ancien sur la miséricorde de Jésus envers les pécheurs (voir Papias en HE 3, 39, 17), qui aurait voyagé indépendamment des quatre évangiles et n’aurait pu y figurer qu’après un changement dans la répugnance de l’Eglise à pardonner l’adultère (Le Pasteur d’Hermas, Mandat 4,1)… » (Raymond E.Brown, ‘Que sait-on du Nouveaux Testament’, Bayard 2011, p419)
 
Bible du Semeur :

Les versets 7.53 à 8.11 sont absents des manuscrits les plus anciens. Quelques manuscrits les situent ailleurs, à la fin de l'évangile ou après Lc 21.38.

TOB :

La section 7,53-8,11 est omise par les mss les plus anciens et par de nombreuses versions : d'autres la placent soit après les vv. 36 ou 44, soit à la fin de l'évangile ; d'autres encore l'introduisent après Lc 21,38. Les Pères grecs semblent l'ignorer ; le texte lui-même présente de nombreuses variantes et ne possède pas les caractéristiques du style Johannique. C'est pourquoi on peut estimer que cette péricope n'appartenait pas primitivement à l'évangile de Jn. Il s'agit d'une tradition indépendante, insérée après coup ; son caractère canonique n'est pas à contester.

Bible de Jérusalem :

Cette péricope, 7.53 - 8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d'autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf Luc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n'en sont pas moins hors contexte.

ACEBAC :

Le récit de la femme adultère {#Jn 7:53 8:1-11} manque dans les plus anciens manuscrits grecs. Les Pères grecs ne l'ont pas connu ou bien ne l'ont pas regardé comme authentique. Plusieurs traductions anciennes (latine, syriaque, copte...) ne le contenaient pas. On lisait pourtant cette péricope en Occident et dans l'Église de Syrie dès le IIIe siècle. Mais la place de ce récit est instable chez les témoins qui le rapportent: on le retrouve en cinq endroits différents soit dans l'évangile de Jean, soit dans celui de Luc. De plus, ce passage tranche sur le contexte et l'ensemble du texte johannique par son contenu, son style et sa langue, qui rappellent par contre beaucoup le style et la langue de Luc. On admet donc généralement que ce passage n'a pas été rédigé par l'auteur du quatrième évangile et qu'il n'appartenait pas à l'édition originale de cet évangile. Le concile de Trente regarde ce texte comme un écrit canonique; sa définition porte sur la canonicité, non sur l'authenticité johannique du passage.

Pour résumer :

- Le passage de la femme adultère ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés.

- Dans d’autres manuscrits, ce récit se trouve placé ailleurs, par exemple après Jean 7 :36 ou à la fin de l’évangile de Jean. Ou encore à la fin de Luc 21, après le verset 31.

-Dans d’autres manuscrits tardives, le texte bien que cité est mis entre crochets pour montrer qu’il ne faisait pas partie de l’original.

- Le style est très différent du reste de l’évangile.

- Après des recherches minutieuses, tous les spécialistes chrétiens ou pas sont d’accord sur la non authenticité de ce récit.
 
Exemple 3 : La fin de l'évangile de Marc (16: 9 à 20)

16.9 Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. 16.10 Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient. 16.11 Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point. 16.12 Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. 16.13 Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. 16.14 Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. 16.15 Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16.16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 16.17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; 16.18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. 16.19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. 16.20 Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.


Les 12 versets à la fin de l'évangile de Marc que nous trouvons dans les bibles modernes sont une célèbre interpolation selon les spécialistes. Qu’ils soient chrétiens ou pas, tous les spécialistes s'accordent pour dire que ces 12 versets n'ont pas été rédigés par l'auteur de l'évangile de Marc:

« Les spécialistes sont d'accord sur le fait que les versets 9-20 de l'évangile canonique de Marc n'ont pas été écrit par l'auteur de l'évangile mais qu'ils ont été rajouté à l'évangile au deuxième siècle. » (Timothy R. Carmody, "Gospel of Marc Question By Question", Question by Question Bible Study Commentary, pp 57.)

Bart Ehrman nous dit:

« ... les preuves que ce récit n'appartient pas au texte original de Marc sont similaires à celles mentionnées dans le cas du récit de la femme adultère. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'exposer ici tous les détailles de cette affaire. Ces versets sont absents dans deux manuscrits des plus anciens et mieux conservés de l'évangile de Marc, le style est différent au reste de l'évangile, la transition entre ce passage et le précédent est difficile à comprendre (par exemple le verset 9 présent Marie de Magdala comme si elle n'avait pas encore été mentionnée alors que les versets précédent se référent à elle. En grec il y a un problème suplémentaire qui rend la transition mal à droite), et le passage inclut un grand nombre de mots et d'expressions qu'on ne trouve pas ailleurs dans l'évangile. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre2)

Le Docteur en théologie, Frédéric Godet nous dit également:

« Avec 16.8, se termine le second évangile dans les deux plus anciens manuscrits, le Vaticanus et le Sinaïticus, dans la plupart des Mss. de l’ancienne traduction latine et d’autres documents encore. Mais il est bien évident que ce ne peut avoir été là la fin du récit, dans l’intention de l’auteur. Il avait annoncé une apparition de Jésus aux femmes et aux disciples, et il ne pouvait raisonnablement terminer sans l’avoir racontée ou mentionnée,ou du moins sans avoir expliqué pourquoi elle n’aurait pas eu lieu.Cependant il est clair aussi que l’emploi public de notre évangile dans les églises ne permettait pas de laisser le récit ainsi suspendu, et c’est pourquoide très bonne heure, dès le commencement du second siècle, une fin de notre évangile aurait été ajoutée. » (Frédéric Godet, Introduction aux Nouveau Testament: Les évangiles synoptiques, Théotex, pp 315)
 
La Bible de Neuchâtel:

Les versets qui suivent (versets 9-20) ne paraissent pas avoir fait partie de l'évangile de Marc qui, à l'origine, s'arrêtait inachevé à la fin du verset 8.

Les critiques les plus dignes de confiance n'en admettent pas l'authenticité
. Leurs raisons, dont voici les principales, sont du plus grand poids.

1° Cette fin de l'évangile manque dans Sin. et dans B, ainsi que dans quelques versions.

2° Un manuscrit du huitième siècle et plusieurs versions latines ont une courte conclusion de l'évangile, tout autre que celle qui nous a été conservée ici.

3° Dans une trentaine de manuscrits de l'évangile de Marc, en lettres cursives, se trouvent des remarques indiquant que les plus anciens documents s'arrêtaient à notre verset 8.

4° Plusieurs Pères de l’Église, entre autres Eusèbe et Jérôme, déclarent positivement que cette fin de notre évangile n'était pas renfermée dans les plus anciennes copies.

"Les manuscrits exacts, dit Eusèbe, terminent le récit de Marc aux paroles du jeune homme qui apparut aux femmes et leur dit : Ne vous effrayez point, jusqu'aux mots : car elles avaient peur. Ce qui suit se trouve dans quelques rares copies."

"La fin de l'évangile de Marc se trouve dans fort peu de manuscrits; presque tous les exemplaires grecs ne la contiennent pas."
Ainsi parle Jérôme.

- Outre ces témoignages si convaincants, un examen attentif de notre fragment conduit à la même conclusion. On n'y retrouve ni le style de Marc ni sa manière pittoresque et détaillée de raconter. Il ne renferme que quelques faits isolés, à peine indiqués et évidemment empruntes aux autres évangiles, ainsi que nous le ferons remarquer dans les notes.

- Cependant, si ce morceau n'est pas de Marc, il est certain qu'il remonte à une haute antiquité ; car le plus grand nombre des versions et des manuscrits le renferment, et il était déjà connu d'Irénée, qui en cite un passage. Par ces raisons, plusieurs théologiens de nos jours persistent à attribuer à Marc cette de son évangile. Il est plus probable que, peu après le temps des apôtres, une main pieuse voulut achever le récit de Marc et pour cela, consigner ici les principales apparitions de Jésus-Christ ressuscité et son ascension. (Voir les notes critiques de Tischendorf et le Nouveau Testament de Rilliet, à la fin de Marc.)

La simple lecture de ce verset fait sentir que c'est ici le commencement d'un écrit nouveau, et non la continuation du récit de Marc par Marc lui-même. Celui-ci aurait-il répété ainsi l'indication du jour et du moment de la résurrection de Jésus après l'avoir racontée ? (Comparer versets 1,2) Puis n'aurait-il pas rapporté l'apparition de Jésus à Marie, de manière à faire suite au verset 8, ce qui n'est point le cas ici ?
 
Pour résumer :

- Les vv 9-20 de Marc ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés. Dans certains manuscrits, il est même clairement annoncé après le v.8 : « Fin de l’évangile. »

- Plusieurs Pères de l'Eglise, entre autres Eusèbe et Jérôme, ont explicitement reconnu la non authenticité des vv 9-20.

- Il existe jusqu’à trois finales différentes de l’évangile de Marc, les plus connus sont la version longue, celle qui se trouve actuellement dans la majorité des bibles. Ainsi que la version courte qui se trouve dans un grand nombre de manuscrits et que voici : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. »

- Certains scribes ont tellement hésité entre les deux finales qu’ils ont choisi de copier les deux à la fois.

- Le style des vv 9-20 diffère du style de Marc.

- Tous ces éléments on conduit tous les spécialistes qu’ils soient chrétiens ou pas, après plusieurs recherches minutieuses, à admettre que les versets 9-20 du chapitre 16 de l’évangile de Marc ne sont pas authentiques.
 
Mais bien sûr que non.


En quoi c'est le fait qu'il y ait eu (paraît-il) "incarnation" que la conséquence en a été "pas de langue sacrée"...?
L'incarnation est dans le Christ et non dans le texte, donc le texte est interpretable, et notamment on peut le traduire sans le corrompre.
Intéressé par l'évidence de ce "cause à effet"...

D'ailleurs, quand on sait les résistances qu'il y a eu quand l'église catholique a décidé d'arrêter de ne faire les messes qu'en latin (une langue que tous ceux qui suivaient la messe connaissaient, n'est-ce pas...? ;)), un zeste d'humilité s'impose... :)
peut on objectivement penser qu'ils étaient dans l'erreur même si ça a duré des siècles ?

après tout l'église elle même le reconnaît puisqu'elle s'est réformée
 
Le livre des Actes nous renseigne sur les fondateurs de l'Église Chrétienne : Paul et Barnabé. A l'époque où les apôtres avaient déjà évangélisé la Judée et la Galilée avec un certain succès, Paul - aussi nommé Saül - se mit à prêcher son évangile aux Juifs, mais, avec Barnabé, là où ils allèrent, ils furent rejetés à plusieurs reprises. Finalement, ils décidèrent de se tourner vers les Païens et allèrent chapeauter la petite communauté naissante à Antioche pour fonder l'église d'Antioche, capitale païenne voisine.

Rien ne permet d'affirmer raisonnablement que l'apôtre Simon Pierre fut le premier chef de l'Église. Selon cette tradition, l'apôtre Jacques occupait, lui, ce rôle éminent au sein de la communauté - ou église - de Jérusalem, laquelle rassemblait essentiellement des Juifs. La fameuse phrase prêtée à Jésus : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.» (Matthieu XVI 18) est «incertaine», c'est une interpolation. L'absence d'allusions plus solides et plus nombreuses dans les Évangiles est telle que l'on débat toujours pour savoir si Jésus a vraiment souhaité fonder une Église. Il est pourtant clair que ce Messie Juif était venu pour rétablir la vraie religion, pour montrer le chemin aux Juifs, lesquels étaient alors divisés en de nombreuses sectes et dominés par les plus corrompus, des hypocrites et des collaborateurs. Les premiers disciples étaient Juifs et fréquentaient le temple (Actes II 46). Il est question aussi de Galiléens, la Galilée étant la province du Nord de la Judée, refuge de rebelles.

Saül de Tarse, ce pharisien fanatique qui persécutait les disciples de Jésus (ce qu'il ne craint pas d'avouer dans ses épîtres), s'introduisit, grâce à Barnabé, dans la communauté juive de Jérusalem, l’église des disciples. Peu avant, Saül approuvait la lapidation à mort d'Étienne. Il raconte son incroyable conversion à Damas après une étrange vision aveuglante où Jésus l'aurait interpellé. Ce témoignage, non confirmé par les apôtres, est rapporté par Luc qui est le fidèle compagnon de Paul dans ses voyages et qui lui sert de scribe ( de secrétaire ). Il est difficile d'admettre que Jésus, après sa mort sur la croix, soit apparu à Saül, non seulement pour le faire changer d'avis mais aussi pour en faire son principal apôtre en nation païenne. Alors qu'à ses douze apôtres Jésus leur avait interdit d'aller chez les païens, ni même en Samarie (Matthieu X 6). Lui-même était venu seulement "pour les brebis perdues de la maison d'Israël" (selon Matthieu), et avait mis près de trois ans à instruire ses disciples, tous Juifs de Judée. Or, dans ses épîtres, Paul semble être opposé aux disciples, qu'il appelle "faux-frères". Paul ne mentionne aucun des disciples parmi les Juifs qu'il a comme collaborateurs (Colossiens IV, 11), même pas Pierre ou Jean.
 
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