Ces armes chimiques qui menacent d'intoxiquer les Syriens
La Syrie disposerait d'un important arsenal, avec des produits divers aux effets différenciés mais redoutables.
Le régime syrien pourrait utiliser ses missiles, comme celui-ci lors d'un exercice le 11 juillet 2012, pour répandre des gaz
toxiques.
publié le 07/05/2013 | 10:32
Le combattant a une trentaine d'années. "A son réveil à l'hôpital, il crachait du sang." L'Express reprend le témoignage
glaçant, publié sur le site La République, d'un médecin syrien. Yassine el-Hajj Saleh relate sa rencontre mi-avril à Damas
avec un survivant de ce qui ressemble bien à une attaque chimique.
Le docteur décrit les symptômes :
"difficulté respiratoire (dyspnée), myosis, écoulement et rougeur des yeux, écoulement nasal, expectoration de sang
(hémoptysie), perte de conscience".
Quelques jours plus tard viennent "des troubles émotionnels, excitation, colère, ou état d'euphorie, ainsi que des idées
obsessionnelles et maniaques".
Depuis quelques semaines, les accusations d'utilisation d'armes chimiques, tant par le régime que les rebelles, se font plus
nombreuses, plus pressantes.
Dernière déclaration en ce sens, dimanche 5 mai : Carla del Ponte, qui mène une enquête pour l'ONU en Syrie, a accusé
les rebelles d'avoir utilisé du gaz sarin.
Affirmation aussitôt démentie par sa Comission d'enquête et par les Etats-Unis.
Un empressement qui montre combien le sujet est sensible.
Le président américain, Barack Obama, a fait de l'usage d'armes chimiques la "ligne rouge", dont le franchissement pourrait
déclencher une intervention militaire en Syrie.
(et depuis le vietnam, ils savent de quoi ils parlent )
Mais quelles sont ces armes chimiques ?
Le gaz sarin, un puissant neurotoxique
"Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages" et, si
possible, grâce à des analyses du sang des victimes, a déclaré Carla del Ponte, l'ancienne procureure du Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie, qui n'a pas exclu "que le gouvernement ait utilisé des armes chimiques".
Mais les premiers témoignages lui permettent, a-t-elle estimé, de parler de l'usage de gaz sarin.
Le sarin est un puissant gaz neurotoxique, découvert à la veille de la seconde guerre mondiale en Allemagne.
Il a été utilisé dans le métro de Tokyo, en 1995, par la secte Aum, tuant 12 personnes.
Outre son inhalation, le simple contact de ce gaz avec la peau bloque la transmission de l'influx nerveux.
Il entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d'un demi-milligramme pour un adulte.
Il est inodore et invisible.
Les victimes se plaignent d'abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées.
Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort.
Le plus important arsenal chimique du monde ?
Si les rebelles peuvent disposer d'armes chimiques, ils ne sont pas les seuls.
Comme l'Egypte, la Syrie est l'un des rares pays à ne pas avoir signé la Convention sur l'interdiction des armes chimiques.
Un récent document du Congrès américain rappelle que le régime des Assad développe, face à l'ennemi israélien,
un programme d'armes chimiques depuis les années 1980, voire les années 1970, avec l'aide de l'Egypte,
puis de la Russie et de l'Iran.
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