Girondins - Bayern : Et ils sont où les bûcherons ?
Ah, le charme du football allemand... On connaissait depuis belle lurette. Patrick Battiston, victime en son temps de la « générosité » de Schumacher, le gardien de la Manschaftt, en demi-finale de la Coupe du monde 1982, en est resté la plus célèbre victime. Mais à l'époque, cela avait peut-être permis à l'Allemagne de s'imposer.
Les temps auraient-ils changé ? À en juger par ce qu'il s'est passé hier à Chaban-Delmas, il semble bien que oui. Car les onze armoires à glace débarquées de Munich ne sont pas venues réciter des poèmes en Gironde. Durant une demi-heure en effet, les Schweinsteiger, Badstuber, Müller et autre Van Bommel ont copieusement « arrosé ». Et rarement au hasard. Dans ce festival de coups de semelles, coups d'épaules et tacles par derrière, Marouane Chamakh, Benoît Trémoulinas et Wendel ont été particulièrement gâtés. Leur fragilité supposée, mais surtout leur vivacité n'avaient évidemment pas échappé à la formation germanique, qui a donc clairement choisi le terrain du combat à l'extrême plutôt que du jeu. Privée de Robben, Olic et Ribéry, pouvait-elle faire autrement ?
Courber l'échine
À ce jeu dur, on a longtemps craint le pire pour les Girondins, accablés par ce but concédé si tôt. Heureusement, l'arbitrage impeccable de M. Hauge a permis au football de reprendre ses droits. Après une demi-heure de jeu et déjà 9-3 pour le Bayern, au compteur des fautes, l'arbitre norvégien a sorti le troisième carton jaune de la soirée pour Munich. Le second pour Müller, théoriquement redouté pour sa grande technique et finalement renvoyé au vestiaire tête basse après une semelle incontestable derrière le mollet de Chalmé. Un an plus tôt, c'est Bordeaux qui par complexe, peut-être, se trompait parfois de combat et voyait ainsi ses espoirs s'envoler face à la Roma suite à l'expulsion de Henrique.
Cette fois, ce carton rouge aux Allemands a surtout confirmé que Bordeaux ne panique plus autant dans les grandes occasions et sait courber l'échine. Bon, ça ne suffit pas à gagner des matches, mais ça aide déjà à ne pas les perdre.
Car franchement, en protégeant (un peu) Benoît Trémoulinas des agressions allemandes, l'arbitre a non seulement rendu service aux Girondins, mais permis à un magnifique footballeur de livrer un match tout simplement étincelant. Le football dit donc merci à M. Hauge qui aura fait ce qu'il fallait en expulsant finalement deux Allemands et en sifflant deux penaltys... ratés par les Bordelais. Un luxe incroyable à ce niveau, puisqu'il ne les a pas empêchés de s'imposer.