Ecoute, on ne dispose d'aucun écrit des vrais apôtres. Leurs écrits ont été détruits justement par les pagano-chrétiens pour les raisons que tu devrais facilement comprendre. Dans ses écrits, et dans les Actes de apôtres on voit clairement que Paul est opposé aux apôtres et critiqué par ceux-ci, et encore, on n'a que la version de Paul. Logique, les écrits de Jacques, de Pierre et des autres ont été détruits ou brûlés comme enseignant "un autre Jésus et un autre évangile".
Le décret des aprôtres à Paul :
« Les interdits du décret ne font que reproduire, en l'explicitant la partie proprement rituelle des commandements dits nohachiques, c'est-à-dire révélés à Nohé, que les rabbins imposaient aux "craignants dieu". Il paraît assuré que dans l'esprit des Jérusalémites le décret équivaut à assimiler les convertis du paganisme à ces demi-prosélytes. Il fait ainsi du christianisme une sorte de judaïsme mittigé. Du moins, s'il se définit un minimum exigible de tous, précise-t-il du même coup que c'est là un maximum que nul ne pourra obliger les chrétiens d'origine païenne à dépasser...
Il semble que certains au moins parmi les apôtres n'en soient pas restés là. Demeurés eux-mêmes attachés, ainsi que la plupart des fidèles venus d'Israël, à l'observance intégrale, ils ont essayé aussi de l'imposer aux recrues venues d'ailleurs. Une mission proprement judéo-chrétienne s'est à peu près développée non seulement dans les régions que Paul n'avait pas évangélisées et sur laquelle les Actes des apôtres restent muets, mais aussi dans le domaine d'action de ces missionnaires qui, venus dans le sillage, corrigent son enseignement. Prêchant un autre Evangile et un autre Jésus (Gal. I,6-7 ; II Cor. II,4). Les développements de I Cor. 9 sur les idolythes (viandes immolées aux idoles) représentent une des polémiques à peine voilée contre le décret.Et dans les Eglises de Galatie, ce ne sont pas seulement les prescriptions alimentaires fondamentales, c'est la totalité de la Loi, en particulier la circonncision que l'on prétend faire accepter des païens convertis(Gal. 4,10 ; 5,2 etc.).
Paul ne dénonce pas nommément les initiateurs de ce mouvement. Mais il est significatif qu'il y avait à Corinthe un parti de Céphas, c'est-à-dire Pierre (I Cor. I,2). Et les lettres de recommandation que certains exhibent pour authentifier leur apostolat (II Cor.3,1) ne peuvent guère émaner que d'une autorité incontestée, quelqu'un des Douze, Pierre peut-être, et avec plus de vraisemblance, Jacques, frère du Seigneur, désignés tous deux comme les "colonnes" (Gal.2,9) et que vise aussi le qualificatif ironique de "super-apôtres" (II Cor.II,5 ; 12;11).»
Source : "Le Judaïsme et le Christianisme antique", Marcel Simon et
André Benoit, éditions puf, Nouvelle Clio, p.103.