L'ouverture des frontières en 1988 permet soudain aux deux peuples de se découvrir dans leurs réalités respectives, loin des craintes et des fantasmagories. Côté algérien, c'est le rush vers l'Eldorado Marocain et sur les objets de consommation courante, fruits, légumes, textiles et hashish aussi. Ils ne cachent pas leur bonheur et se font photographier devant des pyramides de pastèques et de Bananes, buvant savourement du Coca-Cola à bas prix. De l'autre côté, les universitaires qui rendent visite à leurs collègues à Alger ou à Constantine se délestent rapidement de leurs complexes. On assiste même, à la faveur de l'ouverture, à une inversion des attitudes et des rôles : les Marocains découvrent qu'ils ne sont pas si mal lotis chez eux et regardent leurs voisins avec tristesse : « Les pauvres !... »