La Défense civile palestinienne a fait état ce mercredi 14 mai d'au moins 80 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes à Gaza, la diplomatie américaine annonçant pour sa part des avancées dans les efforts de médiation en cours, en marge
d'une tournée régionale de Donald Trump.
En visite à Doha, le président américain s'est entretenu de la bande de Gaza avec l'émir qatari, a indiqué son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. "Je pense que cela va mener à de bonnes choses (...) nous avançons et avons un bon plan ensemble", a-t-il affirmé aux journalistes, sans plus de détails.
Le Hamas a de son côté appelé le président américain à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre", déclenchée dans la bande de Gaza par l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.
Tsahal ordonne de nouvelles évacuations
Une délégation israélienne est arrivée mardi au Qatar, médiateur avec l'Égypte et les États-Unis, pour des négociations sur les otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza, et Steve Witkoff s'est aussi entretenu dans la matinée avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Sur le terrain,
l'armée israélienne a appelé mercredi à évacuer une partie d'un quartier de Gaza-ville (nord), annonçant une attaque "de forte intensité".
Selon un bilan publié auparavant par la Défense civile palestinienne, les raids israéliens ont tué au moins 80 personnes depuis le début de la journée.
Parmi ces victimes, 59 sont mortes dans des bombardements dans le nord du territoire palestinien, notamment dans le camp de Jabalia, a déclaré un porte-parole de la Défense civile, Mohammed al-Moughayir.
"Les corps dans les couloirs"
Des images captées à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de linceuls blancs tachés de sang. "C'est un bébé de neuf mois. Qu'est-ce qu'il a fait de mal?", hurle l'une d'elles.
"Ceux qui ne meurent pas à cause d'un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments", se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement.
"Il n'y a pas assez de lits, pas de médicaments et aucun moyen de traitement chirurgical ou médical", a témoigné Mohammad Awad, urgentiste à l'hôpital indonésien près de Jabalia. "De nombreux blessés meurent faute de soins. La situation est catastrophique", a-t-il dit, décrivant des corps "gisant par terre, dans les couloirs de l'hôpital".
Mardi soir, l'armée avait déjà appelé à l'évacuation immédiate de plusieurs zones du nord du territoire, après des tirs de roquettes depuis ce secteur, revendiqués par le Jihad islamique, allié du Hamas, et pour la plupart interceptés.
"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré Benjamin Netanyahu lundi.
Il a ajouté que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, après un plan annoncé par son gouvernement pour la "conquête" du territoire palestinien.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, l'a accusé mercredi de poursuivre la guerre "pour des raisons personnelles", et appelé à un "cessez-le-feu à tout prix" à Gaza.