@ouietapres
puisque nous n'avons pas de statistiques de féminicides en particulier au Maroc, nous avons par contre des statistiques des homicides et voici une étude qui peut répondre en partie à la question :
Étude de l’ONUDC: 761 de cas d’homicide enregistré au Maroc en 2017
Khadija KHETTOU 12 Juil 2019
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a partagé une étude mondiale plus qu’alarmante sur l’homicide en 2019. Il y indique que quelque 464 000 personnes dans le monde ont été tuées par homicide en 2017, dépassant de loin les 89 000 personnes tuées lors de conflits armés au cours de la même période. Au Maroc, ce chiffre est de 761.
En effet, pour le cas du Maroc, le rapport relève une augmentation du nombre de meurtres par homicide chaque année pour atteindre une moyenne de
2.1% en 2017 pour 100.000 habitants. En 2015 ce taux était de 1.2%.
Dans les détails,
89 cas d’homicide ont été enregistrés en 1990, 461 en 2000, 469 en 2005, 451 en 2010, 431 en 2015 et 761 en 2017, ce qui montre une augmentation conséquente de meurtres par homicide dans le Royaume.
Quant à nos voisins maghrébins, l
‘Algérie a enregistré 204 cas d’homicide en 2005, 254 en 2010 et 542 en 2017 tandis que la Tunisie a observé 260 cas de crime d’homicide en 2005 et 286 en 2010 souligne le rapport.
Pour les villes les plus touchées par l’homicide en Afrique du Nord, souligne le rapport de l’ONUDC, il s’agit de la capitale algérienne, Alger, et la métropole du Royaume, Casablanca.
Dans son rapport, l’ONUDC élabore les types de crimes commis pour chaque pays.
Au Maroc, 29% des crimes d’homicides sont commis par un partenaire intime (amant-époux-copain) ou un membre de la famille tandis que
8% des homicides sont commis suite à un vol qualifié, 3% par des bandes organisées et 19% liés à l’alcool.
Le rapport souligne pareillement que certains pays, dont le Maroc, ont supprimé les conditions atténuantes du Code pénal concernant les peines de
meurtres de femmes pour adultère ou dans d’autres conditions familiales et que des modifications législatives ont été introduites en 2014 pour
lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes.
Le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov a déclaré que «
l’étude mondiale sur l’homicide cherche à mettre en lumière les meurtres liés au genre, la violence meurtrière des gangs et d’autres défis de la sorte, afin de soutenir la prévention et les interventions visant à réduire les taux d’homicides« .
Les pays se sont engagés à atteindre les objectifs de développement durable en vue de réduire toutes les formes de violence et les taux de mortalité qui en découlent d’ici 2030, a indiqué Yury Fedotov soulignant que « c
e rapport fournit d’importants exemples d’interventions communautaires efficaces qui ont contribué à apporter des améliorations dans les zones touchées par la violence, les gangs et les crimes organisés. »
Le nombre total de personnes qui ont été victimes de mort violente à la suite d’un homicide a augmenté au cours du dernier quart de siècle, passant de 395.542 en 1992 à 464.000 en 2017, fait savoir le rapport de l’ONUDC. Toutefois, puisque la population mondiale a augmenté plus rapidement que les victimes d’homicide enregistrées, le risque global d’être tué par homicide a diminué progressivement. Le taux global d’homicides, mesuré en victimes d’homicide pour 100 000 habitants, est passé de 7,2 en 1992 à 6,1 en 2017 précise le rapport.
(...)
Bien que les femmes et les filles représentent une part beaucoup moins importante des victimes d’homicide que les hommes,
elles continuent d’être les premières victimes d’homicides commis par le partenaire intime et la famille.