Il n'est pas censé (supposé) être insensé effectivement.
Censé : supposé
On écrit censé avec un c dans lexpression "être censé faire quelque chose" qui signifie "être supposé le faire". Censé est toujours suivi dun infinitif.
Exemples :
Nul nest censé ignorer la loi.
Ils étaient censés menvoyer leur devis aujourdhui.
Leur devis était censé arriver aujourdhui.
On peut sassurer que lon doit écrire censé si on peut le remplacer par supposé.
Sensé : réfléchi
On écrit sensé avec un s quand il sagit de ladjectif qui signifie "qui a du bon sens, qui est réfléchi".
Exemples :
Un homme sensé naurait pas agi ainsi.
Ces paroles sensées me rassurent.
Sensé sécrit avec un s initial tout comme "sens" dont il est dérivé.
(source : Grammaire Reverso)
Le terme censé vient du terme cens. Là, a priori, tout va bien. Le cens était le montant de l'impôt que devait payer un individu : d'abord la redevance due annuellement par les roturiers au seigneur du fief dont les terres dépendaient, puis le montant de l'impôt que devait payer un individu pour être électeur ou éligible dans d'anciens régimes politiques. Pour la petite histoire, c'était le cas aux premiers temps de la République où le "suffrage censitaire" consistait à ne permettre qu'à une petite élite fortunée d'accéder au vote, puis encore plus restreinte (les plus riches des riches) à la fonction politique. Ce terme étant opposé au suffrage universel - c'est-à-dire à la possibilité pour tous de voter et d'être élu (qui, après quelques rares moments depuis la Révolution Française, n'a fini par être installé définitivement qu'avec la Troisième République, en 1871 - et encore, il ne s'agissait que d'un "suffrage universel masculin", vous noterez l'ironie).
Mais, franchement, quel est le lien entre ce censé (être supposé, donc) et le cens ? Explications.
Le terme censé, qui signifie début XVIIème siècle "classé, rangé dans une catégorie, répertorié, estimé, évalué", est le participe passé d'un ancien verbe français, "censer", qui signifiait "censurer, réformer" (au sens premier, pour censurer, de "porter un jugement" qui, malgré la coloration tranchante que prit l'expression avec l'Eglise catholique, dérivait de la charge du "censeur", dans la Rome Antique - le Juge).
Bref, au fil du temps, le verbe latin classique "censere" qui signifiait "évaluer la fortune et le rang, recenser" prit sa connotation naturelle de "juger, estimer". Et le verbe d'ancien français "censer" (qui signifiait "censurer, réformer") reprit donc le sens premier de la "censura" ("le jugement, l'examen"), en se détachant pour le coup de la dimension catholique de la "censure" (l'interdiction morale).
Ainsi, celui qui est "censé" faire quelque chose est celui que l'on "juge", que l'on "estime" devoir faire quelque chose. Parce que telle est sa "charge" ("censura", "charge, dignité de censeur"). Voilà pourquoi "recensé, répertorié" qu'il est, il est "considéré comme réputé", il est "évalué" pour faire telle ou telle action.
(rédigé à partir des sources du Trésor de la Langue Française Informatisé : Censé, Cens, Censure)
Ton intervention est sensée.