La vidéo est intéressante mais elle ne parle pas du même sujet : dans les variantes dont je te parle, les différences allaient jusqu'a l'absence/présence de certaines sourates ou un ordre de sourates différent
La video parle bien de ces variantes ou lectures ,ce que tu dis en gras n'est que pure fantaisie.
La récitation du Coran peut être faite selon de légères variantes (al-qirâât ou al-ahruf), liées à la lexicologie, à la morphologie, à la syntaxe, etc., qui ninfluent en rien sur le sens global du texte.
Pour un certain nombre dorientalistes, lexistence de ces variantes dans la récitation du Coran sont la preuve de limprécision des copies diffusées par le calife Uthmân (644-656). Cest bien, disent-ils, parce que le texte arabe de ces copies ne contenait pas de signes diacritiques (points qui différencient entre elles certaines lettres possédant la même forme) ni de voyelles courtes que ces variantes de lecture sont apparues.
Le problème cest que si le constat de lexistence de variantes de récitation est vrai, lexplication qui en est avancée par ces orientalistes est erronée. En effet, si cétait le simple fait de pouvoir deviner le mot quon voulait à partir des copies coraniques qui était à lorigine des variantes de récitation, comment expliquer que dinnombrables fois, un mot écrit avec la même graphie ne connaisse pas les mêmes variantes ? Ainsi, le mot écrit mlk figure dans la sourate al-Fâtiha et aussi dans la sourate an-Nâs : pourtant, les variantes mâlik et aussi malik existent à propos de la sourate al-Fâtiha (première sourate dans lordre des copies coraniques), alors quen ce qui concerne la sourate an-Nâs (dernière sourate dans lordre des copies coraniques), la seule récitation possible est malik. Si cétait limprécision des copies qui est à lorigine des variantes de récitation, pourquoi, pour un mot écrit exactement de la même manière (mlk), lit-on malik et mâlik dans la sourate al-Fâtiha, mais seulement malik et pas mâlik dans la sourate an-Nâs ? Très nombreux sont les exemples de ce genre.
En fait cest le Prophète lui-même qui avait, de son vivant, enseigné à différents Compagnons différentes variantes de récitation du Coran.
Omar raconte ainsi : Un jour, lors du vivant du Prophète, jentendis Hishâm ibn Hakîm réciter la sourate al-Furqân. Alors que jécoutais attentivement sa récitation, je maperçus quil la faisait avec certaines lettres autres que celles que le Prophète mavait enseignées. Jétais sur le point de linterpeller pendant sa prière même, mais je me retins et attendis quil la termine. Je le pris alors par son vêtement et lui dis : Qui donc ta enseigné ainsi la sourate que je tai entendu réciter ? - Cest le Prophète, me répondit-il. - Tu mens, lui répliquai-je, car il me la enseignée avec des lettres différentes que certaines de celles dont que tu viens de réciter. Je lemmenai alors auprès du Prophète et exposai à celui-ci le problème : Jai entendu cet homme réciter la sourate al-Furqân et y réciter certaines lettres autres que celles que tu mas enseignées. - Lâche-le me dit le Prophète. Puis, se tournant vers Hishâm, il lui dit : Récite, Hishâm. Hishâm récita alors la sourate de la même manière quil lavait fait auparavant. Le Prophète dit alors : Ainsi a été révélée cette sourate. Puis il me dit : Récite, toi, Umar. Je le fis alors selon la façon que lui-même mavait enseignée. Il dit également : Ainsi a été révélée cette sourate. Puis il conclut : Le Coran est révélé selon sept variantes de récitation (harf). Récitez donc celle qui est facile pour vous (Rapporté par al-Bukhârî, n° 4706).
Ubayy ibn Kaab et Abdullâb ibn Masûd racontent, chacun de leur côté, deux autres expériences similaires : chacun a été surpris dentendre une tierce personne faire la récitation du Coran avec certaines lettres différentes de celles quils avaient apprises du Prophète. Chacun sest rendu auprès du Prophète qui a donné à chaque fois la même explication : le Coran peut être récité avec des variantes minimes. (Récits rapportés respectivement par Muslim, n° 820, et par al-Bukhârî, n° 3289, n° 4775.)
Ces expériences vécues par trois Compagnons du Prophète du vivant même de ce dernier suffisent à battre en brèche lhypothèse des orientalistes citée plus haut : les variantes de récitation du texte coranique ne sont pas dues à des imprécisions dans les copies coraniques mais ont été enseignées par le Prophète en personne à ses Compagnons.