Cependant, jamais le Coran ne dit que les musulmans doivent convertir les juifs – ni d'autres humains – par la contrainte. Au contraire, le verset est bien connu qui dit : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256). Jamais le Coran ne dit que les musulmans doivent maltraiter les juifs. Jamais le Coran ne dit des juifs qu'ils doivent être persécutés, bannis et détruits de la surface de la terre parce que juifs.
Tout au contraire, il dit qu'il faut agir avec justice vis-à-vis d'eux. Ainsi, lors de l'affaire Banû Ubayriq à Médine, au temps du Prophète (sur lui la paix), les voleurs (des musulmans hypocrites) avaient accusé un juif (selon un des deux commentaires) d'être à l'origine du vol. Dieu, dans le Coran, vint révéler au Prophète que celui qu'on accuse est innocent et que c'est le musulman qui est coupable : voir Coran 4/105-113.
Un jour, le Prophète se leva alors que passait le convoi funéraire d'un juif. Au questionnement de ses Compagnons sur le fait qu'il se soit levé, il répondit : "N'est-ce pas un être humain ?" (rapporté par al-Bukhârî, n° 1250, Muslim, n° 961). (Certes, d'après certains ulémas le fait de se lever ainsi lorsque passe un convoi funéraire a été ensuite abrogé par le Prophète, mais d'une part cet avis est celui de certains ulémas seulement et ne repose que sur une certaine interprétation d'autres Hadîths – cf. Fat'h ul-bârî 3/231-232 –, d'autre part cet avis ne fait pas de distinction entre musulmans et non-musulmans, mais dit que le fait de se lever ainsi a été abrogé aussi bien en ce qui concerne le convoi funéraire de musulmans que celui de non musulmans.) Voici donc le Prophète Muhammad qui rappelle à ses Compagnons que le juif est un être humain et qu'en tant que tel il a droit aux égards auxquels ont droit les humains de façon générale. Cela paraît bien sûr tout à fait normal, mais cela montre aussi qu'il ne s'agit pas de vouer une haine au juif.