Et qu'est ce qui te "derange" dans cet ordre social, au juste ?
Les 10 Commandements par exemple, qu'est qui te "dérange" EXACTEMENT la dedans ?
Cesse de parler en général, en utilisant le flou artistique (qui ne trompe personne) et sois spécifique.
Les 10 commandements sont pas complètement fous, mais c'est pas l'idéal.
D'ailleurs il est peu convaincant et peu pratique de résumer tout le domaine de l'éthique en 10 commandements, de sorte que l'Église a ajouté beaucoup de détails à ces commandements afin de pas laisser une trop grosse marge d'incertitude. Ce qui aboutit à de volumineux traités de théologie morale.
Par exemple si on s'en tenait à la lettre des 10 commandements, le divorce et l'homosexualité seraient pas interdits. Bien non, l'Église a prétendu avec une certaine dose de malhonnêteté que ces normes étaient contenues implicitement dans « tu ne commettras pas d'adultère ».
Il y a un des dix commandements que j'accepte pas : tu ne convoiteras pas... allons donc. Faudra-t-il se culpabiliser pour des pensées? Dieu nous épie-t-il au point de tenir un registre accusateur des fois où nous avons eu des « pensées » de convoitise? Son contrôle doit-il être aussi écrasant? Prohiber le vol et la fraude, gestes extérieurs, cela est suffisant. Les gens ont souvent des pensées négatives. La nature est ainsi faite. On a pas à s'en culpabiliser.
Il y a un commandement d'une grande importance : tu ne feras pas d'idole. Justement, je crois qu'adorer Jésus comme Dieu est de l'idolâtrie. Et considérer la Bible comme « parole de Dieu » est aussi de l'idolâtrie.
Mais pour répondre plus directement à ta question : ça me dérange pas qu'une autorité édicte des règles pour qu'il y ait un ordre social. Plusieurs des règles de la Bible relèvent du bon sens et de l'humanisme. Mais il y a des endroits où ça achoppe, où on se serait attendu à mieux.
Mais c'est surtout que la Bible essaie de verrouiller la contestation possible en disant que ces règles sont d'origine divine, alors que c'est plus vraisemblable d'admettre que ce sont des humains qui parlent, avec leur conditionnement historique*.
C'est pas toujours mieux de dire que certaines règles morales sont au-dessus de toute discussion au nom de la « philosophie » ou du « dharma » ou de la « science » ou du « Parti » ou du « Progrès » ou de la « Tradition ». Ça demeure de l'idéologie. Certaines règles s'imposent absolument, certes, mais au nom du respect dû aux autres personnes et à la nature.
* Ce qui veut pas dire que tous les écrits, et notamment les écrits du passés, se réduisent purement à des conditionnements historiques et n'atteignent jamais des vérités intemporelles.