Dans le fond, je suis d’accord. Il n’y a rien de réjouissant à l’idée que des innocents meurent, peu importe le camp. Mais dans le feu d’une guerre, les sensibilités morales sont souvent mises entre parenthèses au profit de lectures plus brutes, plus instinctives : la rage, l’humiliation, l’instinct de survie, la revanche. Et c’est ça qui déshumanise peu à peu les peuples.
Cela dit, si on pousse le débat jusqu’au bout : quand une société civile reste passive, voire complice, face à des injustices, et plus particulièrement depuis l'invasion de Gaza, on peut difficilement s’attendre à rester éternellement épargné. Ce n’est pas une justification, c’est une mise en garde. L’injustice, quand elle s’installe, finit toujours par contaminer ceux qui l’ont tolérée.