Une bonne répartition au sens de qui ?
Je rappel ce que j’ai répété plusieurs fois pour situer le mouvement gilets jaunes : en 2017, à la louche, 85 % des gens étaient contre le revenu de base, un revenu minimal inconditionnel en vue de répondre à des besoins essentiels. Le nombre de soutiens aux gilets jaunes est tellement important (76 %, de mémoire), que obligatoirement l’intersection est importante entre les deux : les gilets jaunes sont majoritairement contre le revenu universel de base. Alors c’est quoi une bonne répartition pour un gilet jaune ? Certainement pas assurer l’essentiel à tout le monde, en tous cas.
Il ne faut pas confondre envier les plus riches que soi et vouloir pouvoir compter sur l’essentiel. Pour les gilets, il me semble certain qu’une bonne répartition, c’est la première chose, pas la seconde.
Ensuite, quand on parle de répartition, il faut bien avoir quelque chose à répartir, donc que quelque chose soit produit, et cette production nécessite des investissements. Punir les investissement au seul motif qu’ils représentent beaucoup d’argent, ça équivaut à punir ce qui est à la source de la répartition. Plus généralement même au delà de la répartition, par exemple dans un marché tendu et concurrentiel (le cas de tout maintenant), mieux vaut avoir de la réserve pour embaucher quelqu’un dont la rentabilité n’est pas assurée. Même sans parler d’emploi, il y a des exemples de richesse produite indirectement. On est passé de l’ampoule à incandescence, à l’ampoule fluo‑compacte, à l’ampoule LED, ce qui a fait beaucoup baisser la consommation d’électricité des gens qui utilisent aussi peu d’énergie que possible parce qu’ils n’ont pas les moyens de plus. Ceci a nécessité des investissements et profite bien à l’ensemble de la société, y compris les pauvres (au moins ceux qui ne sont pas à la rue). Si quelqu’un avait décidé de punir ces investissement par jalousie ou envie, ben la consommation électrique n’aurait pas baissé.
Ce n’est même pas la question de la répartition qui devrait se poser, mais la question des conditions de vie minimales décentes (selon les moyens de l’économie, mais la france n’est pas un pays pauvre, bien que endetté). Au delà, c’est de l’envie, et cette soit‑disant répartition par des envieux, n’aboutit pas à ce qu’on entend implicitement par la répartition.