3/ Le Sahara, pour les Marocains. Au Maroc, le Sahara n’est pas une question de pouvoir politique ou de « survie de la monarchie », comme il se dit souvent en Europe. L’intégrité territoriale du royaume est l’affaire de tous les Marocains ; la question n’est pas négociable. Pour l’Algérie, le Sahara demeure avant tout une affaire de politique extérieure pour masquer les manquements de la politique intérieure. Les faiseurs du droit international et les sachants de la géopolitique mondiale le savent parfaitement et c’est pour cette raison qu’ils ne brusquent pas le royaume. Le Maroc est avec son Sahara ou ne sera pas, et s’il n’est pas, l’Europe s’effondrera par manque de sécurité.
4/ Une conférence à Paris, qui deviendrait LA Conférence de Paris, est chose impossible, car la France ne peut être la solution puisqu’elle est le problème. La colonisation, c’est elle, la décolonisation c’est encore elle, et l’actuelle crispation, c’est toujours elle.
L’idée est donc originale, mais elle est illégale sur le plan du droit international incarné par le Conseil de sécurité des Nations unies et matérialisé par les dizaines de résolutions de ce conseil. Elle est, en outre, irréalisable car ne tenant pas compte des paramètres du Maroc et de la sensibilité des Marocains. Elle est enfin, et surtout, aussi insidieuse que dangereuse car elle va en filigrane dans le sens d’Alger qui veut un consensus, donc des concessions du Maroc, et de la France qui, en totale perdition diplomatique, chercherait à se remettre en selle en se présentant comme faiseuse de paix, au moyen d’une grande « conférence internationale » sur son sol.
Pour les auteurs de la tribune du ci-devant « journal de référence » le Monde, parmi lesquels on retrouve plusieurs noms qui soutiennent la thèse algérienne ( ce qui est de leur droit), le raisonnement est une sorte de pont-aux-ânes, tant ils semblent ignorer, ou vouloir ignorer les réalités post-coloniales et le contexte politique algérien. En revanche, si « conférence internationale » il pourrait, et devrait, y avoir, c’est pour une relecture des critères et objectifs du processus de décolonisation française sur le continent ; pas d’excuses ou de repentance à demander, mais la vérité sur la période coloniale et sur les modes de décolonisation. Une telle conférence pourrait se tenir à Rabat…
Aziz Boucetta
panorapost.com