"Je pense sincèrement que des cours d'éducation seraient un plus, surtout dans notre époque où le monde s'est rétrécit en terme de distance et de confrontation culturelles mais où les esprits sont, eux aussi, devenus plus étroits."
Et c'est là que tu contredit quand tu affirmes que :
"Je ne pense pas que transmettre l'acquis soit "neutraliser" les enfants. Ni même interférer. Il s'agit simplement de transférer, d'enseigner en fait, des faits. Et après seulement de laisser les parents faire en toute conscience."
En quoi je me contredis puisque je parle uniquement de faits ?
Il y a dans cette phrase une prétention de ta part selon laquelle tu es plus important pour l'éducation de l'enfants que leur propre parent, tu semble te considéré comme un garde fou pour les enfants ce qui est très prétentieux,
Plus important, non, puisque je n'interviens pas dans le processus d'éducation de l'enfant (dans le cadre de notre discussion, dans les faits, j'y interviens mais lors de mon travail et en quantité négligeable). Plus instruit, oui, certainement. C'est mon boulot. Je suis détenteur de plus de connaissances que le parent moyen sur ce qu'est qu'éduquer et ce qu'est un enfant. Comment il "fonctionne", comment il "réfléchit", comme il est "construit" et comment il "se construit".
Trouverais-tu arrogant un médecin qui prétend en savoir plus sur ton corps que toi ? Ou un plombier qui prétend en savoir plus sur la plomberie de ta maison que toi ? C'est son boulot, il a été formé pour, il a appris et continue d'apprendre sur ce métier, il est forcément plus qualifié.
Aucune idée de ton propre boulot, mais tu es certainement plus qualifié que moi à le faire. Peux-tu reconnaitre que je suis, du coup, plus qualifié que toi à faire le mien ?
(sauf si tu fais le même boulot, du coup, ça annule ce que je dis plus haut).
à vouloir mettre des principes dans la tête des enfants qui agirons comme des boucliers insidieux contre l'influence de leur parent
L'idée est justement l'inverse de ce que tu énonces. Il s'agit justement de ne mettre AUCUN principe DU TOUT dans "la tête des enfants". Autre que certains principes que nous pourrions tous juger d'universel (ne tue pas, ne vole pas, ne mens pas,etc...).
Et puis, contre l'influence des parents ? Je viens de dire, justement, que c'est grâce aux parents qu'il est possible de laisser une véritable liberté à l'enfant. Pas contre eux masi avec eux.
au niveau de leur idéologie (atheisme, religion etc...)
Ce n'est pas un système qui fonctionne sur l'idéologie. C'est comme cela qu'on forme des universitaires. Sans idéologie du tout. Tu fournis les infos et eux se débrouillent.
dans l'espoire que l'enfant délaissera les croyances de leur parent,
Je n'ai jamais dit cela. J'ai dit, dasn l'espoir que l'enfant trouve sa voie lui-même en toute indépendance. Ou plutôt, dans la plus grande indépendance possible. La voie qu'il choisit ne m'intéresse pas en fait. C'est le choix qui m'intéresse, pas ce qui est choisi. C'est la capacité à l'enfant de décider qui est importante. Le reste devient non pertinent.
ce qui est pour moi une tentative de contrôler les idées de l'enfant sous couvert de "juste leur apprendre des faits",
Tu dois être fatigué parce que ce n'est pas aux enfants que moi, Docours (ou un autre), apprendrait des faits mais aux parents. Je pensais avoir été clair sur ce point mais lorsque je parlais d'apprendre aux autres ce qu'étaient un enfant, comme il fonctionnait, etc... je parlais bel et bien de l'apprendre à ceux qui désirent avoir un enfant.
En bref, dans l'idéal, ce serait un mélange de diverses sciences vulgarisées permettant au gars/à la femme lambda d'appréhender comment fonctionne un enfant. Rien de plus que ce qu'on trouve en librairie mais avec l'avantage d'être produit par des scientifiques et non une quelconque célébrité passagère qui promet monts et merveilles. De se contenter de faits et non de donner des "méthodes miracles" à la ***, dangereuses et, elles, clairement idéologiques.
dans l'espoire que l'enfant délaissera les croyances de leur parent, ce qui est pour moi une tentative de contrôler les idées de l'enfant sous couvert de "juste leur apprendre des faits",
Comment puis-je contrôler les idées à mettre dans la tête de l'enfant quand :
1. Je m'adresse aux parents, qui feront encore ce qu'ils veulent
2. Ma proposition pédagogique est surtout de ne fournir aucune idée à placer dans la tête de l'enfant. Pas d'autres idées qu'il n'a placé, lui-même, dedans.
Comment veux-tu que je fasse du lavage de cerveau, ce que tu sous-entends, avec... rien ? Du vide. Pas d'idéologie aucune sauf ce qui vient naturellement à l'enfant comme question avec comme rôle pour les parents d'y répondre de la façon la plus large et la moins remplie de préjugés possibles.
Comment parler de lavage de cerveau quand c'est le ou les parents qui feront les choix sur base de faits ?
ceci ce confirme par ta phrase suivante :
"Après, si les parents veulent toujours transmettre leurs croyances comme étant les seules valables, libres à eux. Je les jugerais dommageables"
Comprends bien qu'il y a "deux personnes" qui s'expriment ici. Que les deux vivent dans des "univers" séparés et que mon cerveau fonctionne, ou essaye de fonctionner, sans que l'un n'interfère envers l'autre.
Quand je dis "des cours d'éducation donnés aux parents seraient utiles", c'est le pédagogue qui parle. Le scientifique. La personne de savoir, d'acquis, d'expérience qui désire transmettre une idée aux autres qu'il pense ne pas être mauvaise.
Cette personne se force constamment à n'avoir aucune idéologie, aucun préjugé, aucune idée préconçue et ce sur tous les sujets possibles et inimaginables. C'est une personne qui est bâtie seulement de faits (essaye de l'être en tout cas). Pas d'idéologie ici, pas de théorie sociale, rien que du fait.
Par contre, mon dernier paragraphe est "l'oeuvre" de l'autre personne. Celle qui vit son quotidien dans un monde qui n'est pas forcément composé de faits à 100% compréhensibles, qui doute, qui possède des réflexions à la ***, etc... Bref, mon "moi" civil. Celui-là, et uniquement celui-là et dans le cadre d'une conversation, émet un jugement. Comme tout à chacun.
Cette personne-là ne s'insinuera jamais dans un cours. Dans un énoncés de faits ou de principes scientifiques. Cette personne est mise de coté chaque fois que "l'autre" en éprouve le besoin.
Donc voila tu considère que la croyance des parent n'est pas valable donc moins légitime que tes idéaux ce qui n'est plus de l'enseignement mais de la propagande, évidemment tu le dit pas directement tu préfères jouer sur de la fausse modestie en invoquant de beaux principes qui veulent tous et rien dire à la fois comme "Eduquer, c'est un art autant qu'une science. Ca fait autant appel à l'inné qu'à l'acquis.".
Ce serait de la propagande si je disais "eyh, voici la meilleure méthode pour élever des enfants". Ou encore "ma méthode est la seule qui fonctionne".
Ce que je propose comme cours, aux parents (j'insiste), ce n'est pas du tout cela. Ce n'est pas une méthode miracle. C'est à eux de créer leur propre méthodologie, leur propre didactique. Ce que je propose de fournir dans ce cours c'est ce que fournit n'importe quel psychopéda lors de la formation des futurs profs. Dans une version plus édulcorée puisque le public-cible est différent.
Du type "ceci est un cerveau d'enfant", "ceci est un conflit cognitif et nous apprenons tous par ce principe", "ceci est un conflit cognitif mal résolu", "ceci est un conflit cognitif bien résolu". En gros, ce serait un manuel qui explique comme fonctionne le moteur de ta voiture. La façon dont tu la conduis te regarde, j'ai effectivement pas à m'en mêler en tant que pédagogue.
En tant qu'humain lambda non plus d'ailleurs, sauf que cet humain là a le droit (s'ctroie le droit) de poser un jugement sur un acte. Jugement que le pédagogue choisit de mettre de coté comme étant inexistant et non pertinent.
Maintenant, c'est le moi "civil" qui s'exprime. Je t'aime bien, humainement parlant. On a nos différences mais je "sens" à travers tes écrits une personne intéressante et réfléchie. D'autant plus intéressante qu'elle n'est pas en accord avec moi-même. Et, non, ce n'est pas une basse tentative de te flatter.
Mais, et là je juge effectivement, tu as tendance à sauter rapidement à la conclusion. A lire quelque chose et, plutôt que de poser une question sur un doute possible, tu poses une affirmation du type "tu es ceci, tu désires cela". Si tu veux savoir ce que je suis, demande-le moi. Si tu veux savoir ce que je désires, demande-le moi. Ne laisse pas ton imagination répondre à ma place.
Parce que j'ai très souvent l'impression, quand tu me réponds, que tu ne comprends pas ce que j'essaye d'exprimer. Non pour des questions de capacités, loin de là, mais simplement parce que tu remplis les doutes ou les vides éventuels que je laisse avec ce que toi tu imagines être ma vision des choses. Et t'es souvent à coté de la plaque et te crée, souvent, une fausse idée de ma personne.