Gouverneur général de l’Algérie et à la tête du corps expéditionnaire, Bugeaud justifia toutes les exactions commises par les troupes françaises. En 1842, il affirmait : « Il faut exterminer les arabes, il n’y a pas d’autres moyens d’atteindre et de soumettre ce peuple extraordinaire. »
(Maréchal Bugeaud, « A propos de la destruction des villages et des récoltes opérées chez les Béni Menaçer » (Lettre au Maréchal Soult, avril 1842)).
Parlant de la guerre exterminatrice menée en Algérie par l’armée française, le colonel de Saint-Arnaud affirmait : « Voilà la guerre d’Afrique; on se fanatise à son tour et cela dégénère en une guerre d’extermination. »
(Saint-Arnaud, « Lettre du 28 mars 1843 », in Lettres du Maréchal Saint-Arnaud, Cf. Le Cour Grandmaison Olivier, Coloniser exterminer, Sur la guerre et l’Etat colonial, Paris Ed. Fayard, 2005, page 190).
En 1880, le déclin démographique de la population algérienne était tel que, dans une étude intitulée La démographie figurée de l’Algérie (Ricoux René, La démographie figurée de l’Algérie, Paris, Ed. Masson, 1880), le docteur René Ricoux, chef des travaux de la statistique démographique et médicale au bureau de statistique du gouvernement général de l'Algérie, prévoyait la disparition des Algériens. Selon lui, les Berbères et les Arabes, « races inférieures » et surtout « races dégénérées », devaient tendre « à disparaître d’une façon régulière et rapide » (page 226).
Ces citations des principaux acteurs de la conquête de l’Algérie illustrent les projets génocidaires des autorités coloniales françaises.