Vendre la guerre au sénat et le matériel de guerre au Pentagone
Mais la plus inquiétante de toutes les nominations de Biden est celle de son prochain secrétaire d’État, Antony Blinken, qui a été secrétaire d’État adjoint sous Obama. Non seulement il est un partisan convaincu de l’intervention militaire en Libye et en Syrie, mais il a également fait l’éloge de la campagne saoudienne au Yémen, malgré tous ses crimes de guerre et la crise humanitaire qui continue de s’aggraver. L’enthousiasme de Blinken pour les opérations militaires à l’étranger remonte au moins à 2003. Cette année-là, Blinken était conseiller en politique étrangère auprès du sénateur Joe Biden, lorsqu’il a voté pour la guerre en Irak. À l’époque, Blinken a joué un rôle clé pour obtenir le soutien à la guerre des démocrates du Sénat.
Aujourd’hui, Antony Blinken est l’un des actionnaires fondateurs de la société de conseil WestExec Advisors, créée en 2017. La société propose, selon son propre site web, « Une expertise géopolitique et politique unique pour aider les chefs d’entreprise à prendre les meilleures décisions dans un paysage international complexe et instable », en utilisant : « des réseaux d’excellence dans les domaines de la défense, de la politique étrangère, du renseignement, de l’économie, de la cybersécurité, de la confidentialité des données et des communications stratégiques ». Ce qui veut dire en clair, selon le Projet sur la Surveillance gouvernementale : « aider les entreprises de défense à commercialiser leurs produits auprès du Pentagone et d’autres agences ». WestExec offre des services de conseil à divers clients, avec lesquels la société signe des accords de non-divulgation. Certains de ses clients sont tout de même connus. L’un d’entre eux est Shield AI, une société israélienne d’intelligence artificielle militaire et de surveillance des drones. Cela est d’autant plus significatif que Biden a toujours été en faveur de l’aide militaire à Israël et qu’il s’est engagé à la continuer.
Une équipe interventionniste
D’une manière générale, la nouvelle équipe Biden de politique étrangère se caractérise par un mélange de visions interventionnistes et militaristes radicales, de trafics d’influence, de conflits d’intérêts, et de collusion entre les différents secteurs publics et privés du commerce de la guerre. Alors que les démocrates s’empressent de faire oublier l’ère Trump, caractérisée par un retrait stratégique, notamment militaire, du Moyen-Orient, Biden semble avoir mis sur pied une équipe destinée à contrecarrer les effets du retrait de Trump, avec son antidote exact : davantage d’interventionnisme.
Un interventionnisme qui s’est avéré destructeur et catastrophique pour des millions de personnes, de la Libye à l’Afghanistan, en passant par la Palestine, chaque intervention extérieure étasunienne laissant derrière elle une succession ininterrompue de villes et de villages en cendres, dont les décombres avaient à peine le temps de refroidir avant l’arrivée de l’expédition suivante.
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