J'ai eu pas mal de bons moments et j'espère en avoir encore quelques uns mais celui dont je me souviens, qui m'a marqué pour le reste de ma vie est celui-ci :
(ça date d'il y a trèèèèèèèès longtemps, je ne vous dis pas exactement quand parce que je me sentirais encore plus chibani
)
Donc,...
Je descendais vers l'Afrique dite noire, pour revoir le pays de mon enfance, le Cameroun (père dans l'administration du temps des colonies, nul n'est parfait).
Voyage en stop, surtout les camions à cette époque.
Le Maroc passé sans problème,...changement de camion >> le Sahara "espagnol" sans problème.
Entrée en Mauritanie avec un autre camion, direction Bir Moghrein. Nous étions 5 étrangers (2 italiens, 1 espagnol, 1 hollandais et moi) plus le chauffeur et son mécano.
Nous 5 étions à l'arrière, sur le chargement (des tôles !!). Imaginez le soleil au-dessus et les tôles en dessous
Ensuite, direction Zouerate, entre deux et trois jours de piste prévus.
Le premier jour, dans l'après-midi, gros problème : la direction du camion casse. Le chauffeur et le mécano tentent une réparation de fortune, on repart............pas loin. Cassé pour de bon.
L'aventure, c'est l'aventure....feu, casse-croute, thé noir et nuit glaciale.
Au matin, les deux mauritaniens tentent à nouveau une réparation, mais sans résultat. Ils nous font comprendre que, pas de problème, à un moment ou un autre (??!!) on viendra nous chercher car si le camion n'est pas à l'arrivée le quatrième jour, les "responsables" prennent la décision. (pas de smartphone à cette époque)
Deuxième jour. Chaud. Vent très très chaud, même allongés sous le camion. Deuxième nuit très très froide.
Troisième jour très très chaud. On n'a plus d'eau dans nos pauvres gourdes. Une solution : l'eau du radiateur. Dans ce cas là, tu ne fais pas le difficile, tu bois. Une eau couleur rouille. Mais bonne, mais bonne, ...vous n'imaginez pas. Par contre, faut rationner.
Nous, les romiyne, on commence à baliser un peu. Ça chauffe au dehors mais aussi dans les cerveaux. On va crever ici ou quoi ??
Troisième nuit. Froide.
Quatrième jour. Très très chaud. Rien à manger, rien à boire. Les italiens deviennent très nerveux et n'arrêtent pas de g.euler. Longue, très longue journée......Bouche sèche, lèvres craquelées par le vent -chaud- et
légère angoisse.
...et......... peu avant le coucher du soleil, nuage de poussière au loin.
Le chauffeur nous annonce que les "secours" arrivent.
Voilà donc le moment dont je me souviendrai longtemps, le moment où tu passes du désespoir à la conviction que ça-y-est, le cauchemar prend fin. Tu as imaginé la mort possible dans ce désert et tu revis.
Deux land rovers sont venues à notre secours avec du pain et surtout des bidons d'eau et des casiers de coka
D ). Imaginez la tronche du coka secoué sur la piste en pleine chaleur. Qu'à celà ne tienne, tout le liquide y est passé.
Et on continué à boire et boire encore une fois arrivés à Zouérate où Jean, le boucher, un gars de Lille nous a tous invités chez lui. (Zouérate : minerai de fer).
Puis le voyage a continué..........mais c'est une autre histoire.