Oyé! Oyé! Amis Gaulois, amis Romains, très chers compatriotes et amis du peuple!
Approchez! Approchez et prêtez-moi l'oreille! Je viens-là, sur les planches bladinautiques, pour vous conter ma dernière chronique.
Partie I
A suivre…
Approchez! Approchez et prêtez-moi l'oreille! Je viens-là, sur les planches bladinautiques, pour vous conter ma dernière chronique.
Partie I
Cette histoire, mes amis, se déroule sur la scène internationale. Il y a quelques années de cela, la petite scientifique en herbe que j'étais, effectuait son doctorat dans un laboratoire de recherche français. Quel ne fût pas mon périple! Si la recherche fondamentale se cantonnait à de la réflexion autour de questions biologiques, de la mise en place d'expériences permettant de vérifier ou d'invalider certaines hypothèses puis à l'écriture d'articles scientifiques, les prouesses techniques et grandes découvertes se seraient effectuées à pas de géants! Mais, que nenni!
J'ai toujours affectionné l'adage selon lequel "seul on va vite, mais à plusieurs, on va plus loin". Il représente l'essence-même du travail d'équipe et l'inestimable valeur ajoutée qui en découle! D’ailleurs, nul autre que l’illustre Isaac Newton n’a su mieux le formuler : « If I have seen further, it is by standing on the shoulders of Giants (Si je suis parvenu à voir plus loin, c’est parce que je me suis juché sur les épaules de Géants) ». Cela dit, les choses ne sont jamais totalement noires ou blanches. Il est des zones brumeuses, que l’on explore, parfois malgré nous, et qui nous apprennent bien vite que certains cavaliers ne font autre qu’escorter un cheval de Troie vers nos contrées…
Bref. Revenons-en au 21ème siècle. Mon cheval de Troie à moi, c’est Miss Brutus qui me l’a gracieusement offert, alors-même que nous étions toutes les deux en thèse. Brillante scientifiquement parlant, parfois intellectuellement paresseuse mais ô combien fourbe et manipulatrice. Elle me précédait de quelques années, deux, trois tout au plus, et m’avait tendu un nombre incalculable de pièges. D’ailleurs, l’une de ses fourberies s’était terminée devant mon chef. Alors que j’espérais faire table rase du passé en remettant les compteurs à zéro proprement, elle avait menti et il avait bu ses paroles, comme à son habitude. J’avais été marquée au fer rouge.
Mon environnement scientifique était devenu toxique. Il me fallait survivre à mes années de thèse en prenant mon mal en patience. J’avais décidé de ne plus y penser, de me concentrer sur la Science, ma véritable passion. Pour ce faire, j’avais tenté de lui « pardonner », pour moi et non pour elle. Je souhaitais me libérer de toute négativité et entrepris de maintenir des relations cordiales. Bien évidemment, lorsque l’on n’est pas blond(e) aux yeux bleus, il faut prouver ses intentions à maintes et maintes reprises. Pour l’énième et ultime fois où j’acceptais de « faire mes preuves » aux yeux de mon équipe, j’avais accepté d’endosser la responsabilité d’organiser une grande partie des préparatifs de sa cérémonie de thèse ! Je souhaitais tirer un trait sur ces histoires et aller de l’avant pour ne plus jamais y penser. Mon finish serait plus que clean et je ne la reverrais plus jamais. J’avais rempli ma part du contrat, l’évènement était un succès.
Nous revoilà pratiquement quatre années plus tard. Je travaille à l’étranger. Et, Miss Brutus est aussi expatriée. Deux villes, à moins d’une heure de train l’une de l’autre et deux chefs qui sont meilleurs amis. Voilà bientôt un an et demi que nous collaborons. Nous nous sommes revues plusieurs fois. Je l’ai même invitée chez moi, pensant laisser les enfantillages et vieilles rivalités derrière nous mais, Grand Dieu, qu’est-ce que j’étais naïve !
À chaque fois que je choisissais de passer l’éponge, Miss Brutus me tendait un nouveau piège, allant jusqu’à se rapprocher de mon chef ! Il était, dorénavant, comme un mentor pour elle. Il lui avait même écrit une lettre de recommandation pendant que moi je vomissais de la fausseté de ces relations. Elle et moi avions discuté à maintes reprises de l’enfer que nous faisaient vivre nos chefs respectifs. Elle en avait fait fi car il était nettement plus avantageux pour elle d’être dans les petits papiers de mon chef. Moi ? J’avais du mal à faire semblant d’apprécier sa chef. J’avais décidé de rester cordiale et de ne pas devenir hypocrite. Mais, dans mon domaine, on joue la partie ou on quitte la partie. Tel était mon dilemme. Avais-je envie d’entacher mes principes ? Combien de coups supplémentaires étais-je prête à encaisser et combien de temps allais-je tenir pieds et poings liés ? Telle était la question…
J'ai toujours affectionné l'adage selon lequel "seul on va vite, mais à plusieurs, on va plus loin". Il représente l'essence-même du travail d'équipe et l'inestimable valeur ajoutée qui en découle! D’ailleurs, nul autre que l’illustre Isaac Newton n’a su mieux le formuler : « If I have seen further, it is by standing on the shoulders of Giants (Si je suis parvenu à voir plus loin, c’est parce que je me suis juché sur les épaules de Géants) ». Cela dit, les choses ne sont jamais totalement noires ou blanches. Il est des zones brumeuses, que l’on explore, parfois malgré nous, et qui nous apprennent bien vite que certains cavaliers ne font autre qu’escorter un cheval de Troie vers nos contrées…
Bref. Revenons-en au 21ème siècle. Mon cheval de Troie à moi, c’est Miss Brutus qui me l’a gracieusement offert, alors-même que nous étions toutes les deux en thèse. Brillante scientifiquement parlant, parfois intellectuellement paresseuse mais ô combien fourbe et manipulatrice. Elle me précédait de quelques années, deux, trois tout au plus, et m’avait tendu un nombre incalculable de pièges. D’ailleurs, l’une de ses fourberies s’était terminée devant mon chef. Alors que j’espérais faire table rase du passé en remettant les compteurs à zéro proprement, elle avait menti et il avait bu ses paroles, comme à son habitude. J’avais été marquée au fer rouge.
Mon environnement scientifique était devenu toxique. Il me fallait survivre à mes années de thèse en prenant mon mal en patience. J’avais décidé de ne plus y penser, de me concentrer sur la Science, ma véritable passion. Pour ce faire, j’avais tenté de lui « pardonner », pour moi et non pour elle. Je souhaitais me libérer de toute négativité et entrepris de maintenir des relations cordiales. Bien évidemment, lorsque l’on n’est pas blond(e) aux yeux bleus, il faut prouver ses intentions à maintes et maintes reprises. Pour l’énième et ultime fois où j’acceptais de « faire mes preuves » aux yeux de mon équipe, j’avais accepté d’endosser la responsabilité d’organiser une grande partie des préparatifs de sa cérémonie de thèse ! Je souhaitais tirer un trait sur ces histoires et aller de l’avant pour ne plus jamais y penser. Mon finish serait plus que clean et je ne la reverrais plus jamais. J’avais rempli ma part du contrat, l’évènement était un succès.
Nous revoilà pratiquement quatre années plus tard. Je travaille à l’étranger. Et, Miss Brutus est aussi expatriée. Deux villes, à moins d’une heure de train l’une de l’autre et deux chefs qui sont meilleurs amis. Voilà bientôt un an et demi que nous collaborons. Nous nous sommes revues plusieurs fois. Je l’ai même invitée chez moi, pensant laisser les enfantillages et vieilles rivalités derrière nous mais, Grand Dieu, qu’est-ce que j’étais naïve !
À chaque fois que je choisissais de passer l’éponge, Miss Brutus me tendait un nouveau piège, allant jusqu’à se rapprocher de mon chef ! Il était, dorénavant, comme un mentor pour elle. Il lui avait même écrit une lettre de recommandation pendant que moi je vomissais de la fausseté de ces relations. Elle et moi avions discuté à maintes reprises de l’enfer que nous faisaient vivre nos chefs respectifs. Elle en avait fait fi car il était nettement plus avantageux pour elle d’être dans les petits papiers de mon chef. Moi ? J’avais du mal à faire semblant d’apprécier sa chef. J’avais décidé de rester cordiale et de ne pas devenir hypocrite. Mais, dans mon domaine, on joue la partie ou on quitte la partie. Tel était mon dilemme. Avais-je envie d’entacher mes principes ? Combien de coups supplémentaires étais-je prête à encaisser et combien de temps allais-je tenir pieds et poings liés ? Telle était la question…
A suivre…
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