L'Angleterre et les Usa sont deux pays laïcs eux aussi. Laïcité signifie à la base la séparation des pouvoirs et sécularisation des processus juridiques et des lois. Simplement, ils n'appliquent pas le même mode de laïcité que la France ou la Belgique. !
Oui, ils appliquent le "Freedom of Faith", la liberté de culte, ce qui n'est pas le cas en France ou en Belgique puisque le culte est limité à la sphère privée.
Je ne partage pas l'analyse que tu fais dans la partie en gras. Personne ne demande de renoncer à sa foi pour s'intégrer dans la société laïque. Tu fais à l'évidence référence au cas du voile dans le monde du travail, ou de la fonction publique. Ce dernier cas est un exemple du mode de laïcité spécifique conçu en France, où l'identité "religieuse" est subordonnée à l'identité "civile" d'agent de l'état. L'un n'a pas précédence sur l'autre. Et c'est cela qui est difficile à accepter par certains pour qui la religion "est tout" et conditionne tout le reste.
Non pas uniquement le voile, mais pour s'intégrer (ou s'assimiler?) dans une société laique il faut faire abstraction de la dimension religieuse et spirituelle en public, or nous sommes des croyants, pouvons nous maintenir cette croyance uniquement dans le privé?Dans ma vie de tous les jours, si je décide de prier ou de jeuner, je le fais où que je sois si le lieu s'y prete, pourquoi devrais je le limiter à la maison uniquement?
Que nous le veuillons ou non, nous sommes des etres religieux, nous ne pouvons pas faire abstraction de ceci pendant 8heures par jour pour s'adonner à nos vies professionelles, car la croyance fait intimement partie de ce que nous sommes, de notre identité, de notre personnalité
Mais il peut être vu comme cohérent de dire qu'en tant que représentant d'un état confessionnellement neutre, les agents de celui-ci soient astreints à cette même neutralité, laquelle passe aussi par le non-affichage ostentatoire de signes confessionnels ou idéologiques. Que l'on juge cela comme une "perte de liberté religieuse" est un autre débat, orienté selon ses convictions, mais sur la logique de fond qui anime le discours, je pense qu'il ne peut y avoir que reconnaissance de sa cohérence. !
Je suis d'accord que l'état doit etre neutre, il ne doit pas prendre de positions religieuses, mais les représentants de l'état sont des personnes, croyantes ou non, pourquoi devrions nous les forcer à la neutralité spirituelle alors que politiquement, elles ne sont pas neutres, elles sont intégrées dans un parti politique et elles prennent position pour des idées et des types de politiques particulières. Un politicien n'est donc jamais neutre.
C'est une perte de liberté individuelle tout d'abord.
La sécularisation est à l'uvre depuis un siècle (la loi de 1906). Je te rejoins sur le caractère plus que discutable du débat sur l'identité nationale, mais pas sur la responsabilité que tu en imputes à la laïcité. Celle-ci reste un modèle, à différencier de ses applications. Je pense qu'il y a lieu que tu nuances plutôt ton jugement de "repli identitaire" en associant celui-ci à la manière dont la question identitaire est traitée plutôt que sur la laïcité en elle-même, laquelle n'a rien d'un repli identitaire.!
Mais pourtant elle existe depuis un siècle en ce qui concerne les pouvoirs étatiques, mais elle ne vient de se manifester que très récemment dans les lois visant à garantir le "vivre ensemble" dans la société. Je pense que cette laicité qui est d'abord sensée garantir une neutralité politique (qu'elle ne garantit pas d'ailleurs, on peut discuter les comportements de certains partis politiques qui se réclament "catholiques" ou "musulmans" dans plusieurs pays) est devenue un cache misère pour les adeptes du nationalisme et du sécularisme dans la société.
Il faut distinguer le modèle de son instrumentalisation.!
Exactement, mais ce modèle si il ne s'appliquait qu'à la politique, je ne pense pas que ceci poserait problème, seulement le problème c'est que ce modèle est utilisé par la majorité des pays européens pour exclure le religieux de la sphère publique et imposer le sécularisme.
Fais-tu référence ici à la burqua ? Il s'agit là d'un autre débat qui a trait au "vivre ensemble" et à ses conceptions, d'un débat sociétal mais non au principe de base de la laïcité!
Je faisais référence à l'interdiction du voile dans les écoles et dans la profession publique qui marginalise et exclut une partie de la population de sexe féminin de confession musulmane.