Lagression que nous allons relater nest pas un simple fait divers. Elle nous montre un groupe dadolescents encadré par deux adultes du Centre social Marcel Bertrand de Lille, qui passe un homme à tabac, avec laide active dun des animateurs, qui a été condamné pour cela. Elle soulève des questions politiques, et nous les posons ici à Martine Aubry, maire de Lille.
LES FAITS
Le Centre social Marcel Bertrand à Lille est une de ces structures financées au moins partiellement par la ville, et qui servent à dépenser largent du contribuable en actions hautement éducatives et culturelles telles que, par exemple, la sortie au bowling du mercredi 11 août.
Ce jour là, donc un groupe de 24 personnes du centre social, encadré par deux animateurs, était parti passer laprès-midi au Planet Bowling de Lomme (ville associée à Lille) où se trouvent de nombreuses pistes, ainsi que des jeux électroniques.
Un enfant âgé de 7 ans, ne faisant pas partie du groupe, joue sur un simulateur de conduite à moto. Le papa, David X. a mis les sous et le gamin se passionne. Un adolescent de Marcel Bertrand vire le petit. Le père intervient, mais ladolescent indélicat a le nombre pour lui. Quand le papa se fâche, ladolescent le prend de haut. Pire, un inconnu intervient et commence à frapper le père. Youssef H., 22 ans, animateur au centre, intervient, et ceinture le papa, sur lequel les coups pleuvent.
Laffaire, qui fut jugée le samedi suivant, donna lieu à des dialogues savoureux entre le Président et Youssef H
, prévenu. Ce dernier affirme être intervenu pour séparer les protagonistes. Mais, concrètement, il explique : « Jai ceinturé la victime » . Le président sétonne : « Cest bizarre tout de même de ceinturer, comme vous dites, la victime. Cela revient un peu à lempêcher de se défendre ? » Le prévenu : « Cétait lui le plus proche de moi ». Le président : « Cest bizarre, vous ne lui avez pas rendu service, dautant que des enfants sont venus le frapper aussi ».
Plusieurs témoins, les policiers qui ont analysé le film embrouillé pris par la caméra de surveillance et le papa tabassé sont nets : Youssef H. a bien participé à la rafale de coups reçus par David X. Trois jours dimmobilisation sont attestés par le médecin légiste.
Car Youssef H. persiste : « Je nai pas frappé, jamais, je ne donnerais ce genre de spectacles devant les enfants ! Même si jen voulais à quelquun, je ne frapperais jamais en public ». Le prévenu assure ne pas connaître linconnu qui a commencé à frapper et ajoute : « Je fais le ramadan, jétais un peu fatigué et énervé ».
Le tribunal ne fut pas convaincu, et lanimateur fut condamné à six mois avec sursis.
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