Les quatre témoins sont imposés en islam et c'est très clairement une avancée en la matière. La Torah n'imposait pas de témoins. Elle se fondait sur le cri en cas de viol, la virginité ou la preuve par la grossesse. Dans la conjoncture socio-anthropologique de Muhammad, le Coran était très clairement une réforme très profonde. Le Coran apporte même le principe de contre témoins. Le problème, c'est que le formalisme des écoles de jurisprudence a contribué à produire un système insuffisant pour le monde contemporain. Par exemple, une personne violée peut être très gênée de témoigner de ce viol, tant le tabou sur la virginité est immense... Mais si elle s'avère enceinte, ou lors de ses noces, elle s'expose à un second très grand problème. De même, en cas de viol, il est strictement impossible de trouver quatre témoins. Il y a donc lieu de légiférer pour ce cas d'une extrême gravité.
En principe, si deux personnes sont attrapées en pleine relation sexuelle, qu'elles sont amenées au tribunal pour fornication et disent être mariées, il devrait être interdit de les châtier. Tout au plus, à défaut de témoin, le juge pourra-t-il considérer ce mariage défaillent et demander un remariage annoncé publiquement ou avec l'autorisation parentale. Car l'histoire des deux témoins est clairement un ajout des juristes pour le mariage légal, et un mariage sans autorisation parentale est certe défaillente, mais n'est pas de la fornication. En cas de viol, si la fille prouve par un rapport médical ou autrement qu'elle a été violée, le juge devrait pouvoir condamner le violeur, non par par had (flagellation ou lapidation) du fait qu'il n'y a pas quatre témoins, mais par ta'zir, c'est-à-dire par une autre peine appropriée...
Le problème découle de ce que les écoles tant chiites que sunnites sont périmées, et qu'il faut un retour aux sources pour faire une réforme profonde adaptée aux moeurs de notre époque.