L’intervention du ministre de la Communication sur Europe 1 ne semble pas convaincre. Sur les réseaux sociaux, les internautes sont partagés entre ironie et indignation.
« On attend de vous des paroles de vérité et non pas des phrases officielles déconnectées », annonce d’emblée Emmanuel Faux le 26 février dernier à son invité Mustapha El Khalfi sur la chaîne française de radio Europe 1. En réponse à la première question,
« A votre avis, faut-il dialoguer, rencontrer le président syrien Bachar El Assad ? », le ministre déclare que
« le Maroc ne peut pas faire des commentaires sur des actions menées par d’autres pays comme la France ». Après avoir insisté plusieurs fois, le journaliste se voit rétorquer un
« je suis clair ».
« Vous ne pouvez pas répondre à ma question ? » insiste-t-il encore dans un début d’agacement. Mais le ministre de la Communication répète qu’il est
« clair » à trois reprises, avant de conclure :
« C’est clair ».
Une fois dans le vif du sujet, la réconciliation entre le Maroc et la France, Mustapha El Khalfi préfère détourner les questions.
« Il faut se concentrer sur l’avenir », répond-t-il quand le journaliste lui demande de revenir sur les raisons de la brouille maroco-française.
« J’espère qu’on va avoir un dialogue tout à fait symétrique », reprend Emmanuel Faux qui rappelle comment les accusations de torture en France à l’encontre d’Abdellatif Hammouchi, le chef des services secrets marocains, ont déclenché la crise.
« Ecoutez, l’essentiel pour nous c’est l’avenir », rétorque El Khalfi, refusant de commenter ou de fournir des explications sur la crise entre les deux pays.
« On occulte cette page comme si elle n’avait pas existé, vous pensez que c’est possible dans l’histoire de la diplomatie ? », demande alors le journaliste. Pour El Khalfi,
« c’est la question des historiens, pour nous, c’est l’avenir basé sur un respect mutuel ». L’interview de douze minutes se poursuit sur le même ton, évoquant la future décoration d’Abdellatif Hammouchi par la France que le ministre voit comme une
« reconnaissance ». Ce dernier rappelle alors
« que pour nous l’essentiel, c’est que le gouvernement marocain a décidé de lutter contre la torture ».
TELQUEL.