Lebanon Sortie en salle : 3 Février 2010
[Drame] de Samuel Maoz
Film israélien en couleur, 2009
Durée : 1 h 32
Lion d'or Venise 2009
Première guerre du Liban, juin 1982. Un tank est envoyé seul en reconnaissance dans une ville ennemie qui a déjà été bombardée par l'aviation israélienne. Ce qui devait être une simple mission échappe peu à peu à tout contrôle et se transforme en un véritable piège, un cauchemar éveillé.
'Il m'a fallu vingt ans pour sortir de ce tank. Voici mon histoire', Samuel Maoz.
La critique [evene]
le 2 Février 2010 par Anne-Claire Cieutat
A l’origine de ce premier long métrage, Lion d’or au dernier Festival de Venise, la traumatique expérience d’un artilleur de 19 ans aux commandes d’un tank israélien, en route pour le Sud Liban. C’était le 6 juin 1982. Il aura fallu plus de vingt ans à cet ancien soldat de Tsahal pour affronter le souvenir de ce carnage et dompter ses tenaces démons, yeux dans les yeux. ‘Lebanon’ raconte l’histoire d’un double regard. Celui, effaré, d’un jeune homme mué en bête de guerre. Celui, hanté, d’un ex-militaire devenu cinéaste. “J’ai écrit ce film avec mes tripes”, dit-il dans sa note d’intention, nous avons essayé de faire en sorte que les spectateurs puissent sentir mais aussi goûter la guerre.” ‘Lebanon’, projet cathartique ? Le tank, son principal décor, devient dès lors l’espace mental où se joue le face-à-face d’une mémoire résurgente et d’une conscience en berne. Tandis qu’Ari Folman partait en quête des souvenirs qui l’avaient déserté par le biais du “film d’animation documentaire” dans le sublime ‘Valse avec Bachir’, Samuel Maoz envisage, lui, la part de la peur, du sang et du déni en gros plan, face caméra. Nulle métaphore, ni détour. Au centre de son dispositif, les visages éprouvés jusqu’au malaise de ses comédiens-messagers. Tout autour, l’habitacle métallisé d’un tank évoqué, théâtre d’un huis clos ambulant ; et les sons percutants du monde alentour se heurtant à ses parois. Quatre murs et quelques pupilles pour dire l’effroi et braver l’oubli, avec poigne.
Si beaufort vous a plu ; Lebanon saura vous captiver.. film à voir...