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shlopo :
(je préviens, ca risque d'être long)
Des conneries d'acceptation de la différence ?
Là, c'est toi qui me fait peur. Quand on accepte pas la différence, on peut tout à fait justifier l’innommable. Quand le respect de la différence n'est pas quelque chose tenu comme évident, on ne peut que se diriger vers un système de hiérarchisation des individus. Vers une société inégalitaires.
Encore plus que ce qu'elle ne l'est déjà aujourd'hui.
Ensuite, tu me parles de fracture économique. Cette fracture économique, l'école tente de la réduire. Je ne prétends même pas qu'elle y arrive. Je dis juste que c'est un projet sur lequel nous essayons de travailler. Ayant bosser dans la région la plus pauvre de Belgique, je pense connaitre particulièrement bien la fracture économique. Et divers programmes gouvernementaux tentent de réduire le déficit existant en terme de moyens entre les écoles (en Belgique).
Notamment, par le décret "robin des bois", comme il a été surnommé. Qui consiste à prendre une partie du financement des écoles dites "riches" et à le transvaser vers des écoles dites "pauvres". Par le biais d'un système parfois compliqué (ca reste de l'administratif) mais qui a le mérite d'exister.
C'est ainsi que mon ancienne école est actuellement équipée de 200 ordinateurs fonctionnels, dont 150-160 (en gros) dédié aux élèves. 4 serveurs dédiés (2 windows, 2 mac). Pour une école de 700-800 élèves (variable selon les années). Qu'elle se retrouve équipée de tableaux numériques permettant aux profs de réduire le travail de préparation et augmenter le travail sur la pédagogie et sur l'élève (c'est pas révolutionnaire mais ça aide). Etc...
Ce sont des problématiques qui sont prises en compte par l'école. J'ai bien conscience que le système français est différent puisque chez nous les écoles et les administrations de ces écoles sont semi indépendantes.
Sinon, pour les gamins, tu ne m'as pas lu. Pas correctement. Les gamins sortent de leur période d'égocentrisme pour se confronter, avec conflits à la clé souvent, aux autres vers 2-3 ans. C'est l'age où on commence à comprendre et envisager que tout ne tourne pas autour de soi comme c'était le cas avant. Ou le "cercle de conscience" est augmenté d'un degré. C'est pas de la pédopsychologie poussée pourtant, c'est juste la base.
Pour la tenue des classes, non, je n'ai jamais eu de problèmes particuliers à tenir une classe. Mais comme je l'ai dit plusieurs fois, ici et ailleurs, les classes d'aujourd'hui ne sont tout simplement plus les mêmes. Et oui, la préparation au métier d'enseignant est, souvent, décalée par rapport à la réalité du terrain. J'ai eu de la chance en ayant des profs qui m'ont enseigné tout en étant eux-mêmes encore enseignants. Donc, encore les mains "dans le cambouis", avec les élèves. ce n'est pas le cas de tous, je le sais, mais j'ai eu une bonne formation.
Maintenant, aucune formation au monde n'aurait pu me préparer à me retrouver avec une arme à feu sous le nez. Et je vais pas faire mon superman, j'étais pas loin de faire dans mon pantalon. C'était pourtant pas la première fois que ça m'arrivait. Et je suis moi-même un tireur régulier, je connais particulièrement bien les armes, leur maniement, j'en ai aucune peur particulière. Mais aucune formation ne t'apprend quoi faire quand tu te retrouve devant le canon d'une arme.
Ca m'est arrivé deux fois. Et la deuxième fois, l'arme était chargée, une balle engagée dans le canon et le cran de sureté enlevé. Oui, c'est un cas exceptionnel. Oui, c'est probablement le cas le plus dur que je n'aurais jamais dans ma carrière, sauf si un fou décide de rejouer Colombine dans mon unif. N'empêche, j'ai sérieusement envisagé d'arrêter mon métier suite à cela. Et j'ai finalement changé de métier, puisque je suis parti à l'université.
Et, sans vouloir me jeter de fleurs, je suis quelqu'un de très solide. Je l'ai déjà dit ailleurs qu'ici, mais je suis passé entre les mailles du filet du génocide rwandais. Pas que j'en tire une fierté, juste pour expliquer que je suis quelqu'un d'assez équilibré et bien entouré que pour pouvoir me remettre, relativement bien, d'évenements exceptionnellement éprouvant pour le corps et l'esprit.