le Français qui a massacré un troupeau de moutons écope d’un mois de prison ferme
La deuxième audience du pizzaïolo français accusé de «menace de mort» et de maltraitance animale à Plage David s’est tenue à distance ce lundi à Benslimane, suite à laquelle le juge du tribunal de Benslimane a prononcé son verdict.
Il a ainsi condamné à un mois de prison ferme Michel S., ressortissant français résidant au Maroc, apparu dans une vidéo en train d’écraser volontairement un troupeau de moutons, début mai à Plage David.
Le juge a également décidé de se prononcer pour un dédommagement de 20 000 dirhams à Hassan Chtioui.
«Nous devions présenter les plaidoyers de la partie civile, mais le juge a considéré que le dossier est prêt aux discussions, ce qui a été fait en téléconférence», nous explique ce lundi soir Maître Youssef Rharib, avocat de la victime. Notre source informe que le juge a décidé de lever l’audience pour délibération avant de reprendre pour condamner le mis en cause.
Pour l’instant, les motifs et les articles par lesquels le pizzaïolo a été condamné ne sont pas encore connus. «Le jugement écrit sera publié demain ou après-demain», précise Me Youssef Rharib, qui assure qu’il interjettera appel dès demain.
Un jugement décevant pour l'éleveur
Selon lui, les plaidoyers de 11 avocats représentants des associations dont ceux de l’AMDH ont été refusés par le juge, qui a statué sur la demande de la partie défendant Hassan Chtioui.
«Ce jugement n’est pas encore définitif et les audiences les plus décisifs se décideront en appel, car j’ai encore une expertise d’un vétérinaire et d’un psychiatre», conclut Me Rharib.
Pour sa part, le propriétaire du troupeau massacré par Michel S. ne cache pas sa déception.
«Si je massacre le troupeau de quelqu’un en tuant 11 moutons, tout en portant un coup à la psychologie d’un enfant qui atteindra son père et sa mère, un mois de prison et 2 millions de centimes seront-ils suffisants ?», s’interroge-t-il. Hassan Chtioui estime que le montant de dédommagement sont dérisoires.
«Toutefois, le fait qu’il ne soit pas libéré me réconforte, bien que je m’attendais à un an de prison et un dédommagement pour mes moutons tués et massacrés.»
Il considère aussi que le jugement, «léger» à son goût, alors que la personne a reconnu les faits qui lui ont été reprochés, pourrait «encourager d’autres à agir de la sorte». Et de dénoncer les pressions auxquels il aurait été soumis pour retirer sa plainte.
«Quelqu’un d’autre se serait retiré mais j’ai estimé qu’il s’agit de mon honneur et je tenais à envoyer un message aux Marocains pour ne jamais renoncer à leurs droits», ajoute-t-il.
Le propriétaire émet enfin le souhait de voir la peine s’alourdir en appel.