Conflits intercommunautaires en Inde
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conflits_intercommunautaires_en_Inde
L'affaire Shah Bano
Les tensions entre hindous et musulmans vont se cristalliser dans les années 1980 autour de l'affaire Shah Bano et du cas de la mosquée d'Ayodhya. Le gouvernement de Rajiv Gandhi pense pouvoir apaiser les revendications des deux communautés par des concessions. Il autorise le pèlerinage des hindous sur le site de la mosquée d'Ayodhya (construite au XVIe siècle par le conquérant Bâbur), en Uttar Pradesh. Ce lieu est revendiqué par les nationalistes hindous comme le lieu de naissance du dieu Rāma. Dans l'affaire Shah Bano, une affaire de divorce dans une famille musulmane en 1985, le gouvernement refuse de reconnaître l'application de la loi indienne prévoyant une pension pour la divorcée, au profit d'une loi confessionelle musulmane.
La destruction de la mosquée d'Ayodhya
Le 6 décembre 1992, à Ayodhya, une foule de plusieurs dizaines de milliers de pèlerins hindous, encadrée par des mouvements nationalistes comme le RSS et le VHP, déborde les forces de sécurité et rase la mosquée de Bâbur. Le gouvernement de l'État d'Uttar Pradesh, dirigé par le BJP, soupçonné au mieux d'incompétence et au pire de complicité, est destitué par le gouvernement central. Des troubles intercommunautaires éclatent, d'abord dans cet État, où vit une importante minorité musulmane, mais s'étendent rapidement dans tout le pays. Des couvre-feu sont instaurés pendant plusieurs semaines dans des dizaines de villes. À Bombay, les émeutes entre habitants de quartiers communautaires, orchestrées par les partis nationalistes hindous ou des groupes criminels, sont particulièrement violentes, les tirs sans sommation de la police causent de nombreux décès. En mars 1993, Bombay est secouée par plusieurs attentats terroristes, qui seront plus tard attribués au parrain musulman Dawood Ibrahim. Au total, ces évènements ont coûté la vie à près de 2000 Indiens, majoritairement musulmans.
Ces troubles ont servi de tremplin au parti nationaliste hindou BJP, pour élargir son électorat, jusqu'à gagner les élections générales en 1996, 1998 et 1999. L'affaire d'Ayodhya est toujours une source de tensions, les extrêmistes hindous souhaitent toujours ériger un temple à l'emplacement de la mosquée détruite. Une fois au pouvoir, le BJP a atténué sa rhétorique antimusulmane.
Le pogrom antimusulman du Gujarat
Les derniers affrontements importants entre hindous et musulmans ont eu lieu dans l'État du Gujarat, dirigé depuis octobre 2001 par un représentant de la ligne dure du BJP, Narendra Modi.
Le 27 février 2002, dans la ville de Godhra, un incendie dans un train de pèlerins à destination d'Ayodhya coûte la vie à 59 hindous. Des représailles contre la communauté musulmane dans les jours suivants provoquent, selon les sources officielles, plus de 1000 tués et 75 000 réfugiés. Une Commission nationale des droits humains chargée d'enquêter sur ces évènements a mis en évidence la responsabilité de l'État du Gujarat dans le déroulement de ces violences, et des rapports de l'ONG Human Rights Watch ont conclu à une planification des tueries antérieure à l'incendie du train.
* Voir aussi l'article Violences au Gujarat en 2002.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Violences_au_Gujarat_en_2002
Derniers attentats
Le 25 mars 2003, une attaque à la bombe attribuée à un groupe islamiste, fait plus de cinquante tués dans le centre de Bombay. Le 7 mars 2006, à Bénarès, ville sainte de l'hindouisme, un triple attentat probablement lié à un groupe islamiste cachemiri, coûte la vie à vingt-trois personnes. Dans la nuit du 18 au 19 février 2007, une bombe placée dans un train faisant la jonction entre l'Inde et le Pakistan (surnommé le "train de l'amitié") cause la mort de 67 personnes. Cet attentat a lieu la veille d'une réunion au sommet entre autorités indiennes et pakistanaises, visant à prévenir tout risque de guerre nucléaire accidentelle.