Jardin: le bon pH, gage de futures bonnes récoltes
AU JARDIN CE WEEK-END - L'acidité d'un sol est un critère déterminant de fertilité. Les tests colorimétriques, que l'on trouve dans le commerce, offrent une précision suffisante pour la terre d'un jardin.
La végétation étant à l'arrêt, l'hiver est la saison idéale pour se pencher sur le sol de son jardin et tenter de remédier aux difficultés, plus ou moins récurrentes, rencontrées la ou les années précédentes. Ce peut être, la prolifération excessive de certaines herbes dites mauvaises, des cultures qui «rendent mal» au
potager ou encore des arbustes ou des massifs qui végètent en dépit des bons soins que vous leur apportez.
Sachez que l'origine de ces maux peut tenir en deux lettres:
pH ou «potentiel hydrogène».
Autrement dit un manque ou, à l'inverse, un excès d'acidité de votre sol.
L'assimilation des minéraux (azote, phosphore, potassium, magnésium, oligo-éléments) dont se nourrissent les plantes est en effet directement conditionnée par la quantité d'ions hydrogène (H +) présents dans votre terrain. Certains végétaux, dits acidophiles, comme le
rhododendron, la
bruyère ou le
camélia, ont de gros besoins en acidité, donc en ions H + (qui sont en fait des protons), quand d'autres y sont quasiment allergiques (viorne, cornouiller).
Mais il s'agit de cas extrêmes.
Pour donner la pleine mesure de son potentiel, un sol de jardin doit, en fait, être légèrement acide à neutre, avec un pH compris entre 6 et 7 (de 1 à 7 le milieu est acide, de 7 à 14 il est basique ou alcalin), car c'est dans cette fourchette que les nutriments sont le mieux absorbés par la plupart des plantes et que le risque de carence ou d'exposition à certains parasites est minimisé.
C'est ainsi qu'un sol trop basique a pour effet de bloquer l'assimilation du fer chez les plantes sensibles à la chlorose (jaunissement des feuilles) comme certains
rosiers, le
fraisier ou l'
hortensia.
Ou de faciliter l'apparition de certaines bactéries pathogènes comme celle qui provoque la gale de la
pomme de terre. De son côté, un sol trop acide peut fragiliser des cultures comme l'
ail,
l'oignon, le
céleri et surtout les
choux qui, en dessous d'un pH de 6,5, deviennent sensibles à un champignon parasite, la hernie (
Plasmodiophora brassicae).
Comment mesurer le pH
La méthode la plus simple et la plus économique consiste, dans un premier temps, à observer la flore spontanée de votre jardin car certaines plantes sont de bons indicateurs.
La présence de
pâquerettes (
Bellis perennis) dont les délicats tapis de fleurs blanches illuminent votre pelouse au printemps, mais aussi de renoncule rampante (
Renonculus repens) ou d'oseille sauvage (
Rumex acetosela) signifie que votre sol est acide.
D'autres, à l'inverse, comme le mouron rouge (
Anagallis arvensis), la centaurée (
Centaurea jacea) ou la renouée liseron (
Polygonum convolvulus), à ne pas confondre avec le
liseron, sont le signe d'un milieu basique.
La géologie entre bien évidemment en ligne de compte: les sols issus de roches-mères schisteuses ou granitiques (Bretagne, Vendée, Massif central...) sont à dominante acide, tandis que les terrains situés sur un sous-sol
calcaire (Champagne, Bassin Parisien, Causses…) sont principalement basiques.
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