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dalyyy :
Pédagogie différenciée. C'est ce que tout prof belge est censé appliquer. Du moins dans le secondaire (c'est beaucoup plus difficile face à 600 élèves en amphi, je te l'accorde). Et quand tu l'appliques pas, même un peu, tu te fais taper sur les doigts par l'inspection.
Lorsque j'étais dans le secondaire, j'allais plus lentement pour les élèves plus lent. Et j'allais plus vite pour les surdoués (bien que ce terme ne soit plus le bon actuellement, au moins, tout le monde le comprend).
Ca demande un boulot beaucoup plus important, c'est sur. Ca demande un engagement du prof, une energie, beaucoup plus important aussi. Et ca demande de savoir exactement ce qu'on fait et pourquoi on le fait (ce qu'on appelle la métaréflexion dans le métier.).
De même, je m'adaptais aussi aux capacités linguistiques de l'élève. Des élèves passés dans une classe de primo-arrivants et qui venait ensuite suivre un cursus normal (lorsque les profs spécialisés dans les primo-arrivants le jugeait apte). PArce qu'on peut avoir un ptit gars (ou fille) très malin devant soi mais qui bloque totalement face à la barrière d'une langue qu'il maitrise un peu mais pas trop.
Il m'est arrivé de donner des instructions en anglais à des élèves polonais qui avaient débarqué dans le pays 6-12 mois auparavant. Parce que le français n'était pas assez maitrisé que pour pouvoir leur donner des instructions compréhensibles pour eux. Evidemment, c'était à ceux qui avait déjà une bonne maitrise de l'anglais, sinon, ca ne sert à rien non plus.
Il n'est pas question de le faire au détriment des autres. Et c'est tout le défi d'une pédagogie différenciée, ne pas ralentir le plus rapide, ne pas perdre le plus lent et permettre au reste du groupe de continuer d'avancer quand même. Et je ne prétends pas non plus que chacun de mes cours permettait cela. Une majorité de mes cours étaient pensés comme cela. Et une majorité d'entre eux portaient leurs fruits. Si ce n'était pas le cas, c'est que j'avais merdé (ça arrive aussi, comme tout le monde) et que je devais revoir de fond en comble ma leçon pour y trouver l'erreur (ou les erreurs). Quitte à repartir de zéro quand il le fallait.
En ce qui concerne les milieux socio-économiques, il se trouve que c'est un facteur influençant l'éducation, sexuelle ou non, qu'ont reçu les apprenants. C'est ptet pas politiquement correct de le dire, mais c'est un constat. Lorsque tu es issus d'un milieu défavorisé tu as moins de chance d'avoir accès à différentes choses (culture, musique, livre, savoir-être, etc...) que d'autres. Je ne dis pas que TOUS les élèves issus de milieux défavorisés sont forcément sans notion du monde qui les entoure. Je dis que c'est un des facteurs importants, parmi d'autres, qui le favorise.
Lorsque j'intervenais dans des écoles dites "riches", les questions portaient en majorité sur les positions, ce uqi se passait si on faisait cela ou ceci, bref, des détails qui ne sont pas forcément abordés dans les cours de bio. Lorsque j'intervenais dans les écoles dites "pauvres", j'avais plus de question (pas une majorité mais plus) portant sur des éléments plus élémentaires, basiques de la sexualité.
Je parle bien de façon globale et non de façon individuelle. Il y a certainement des élèves issus de milieux défavorisés qui en savaient plus sur la question que d'autre issu de la "bourgeoisie". Aucun doute là dessus.