Ceci est l’image de deux cerveaux, l’un masculin, l’autre féminin (une vue de dessus, une vue de côté). Cette image nous dit que la structure interne du cerveau est différente, selon le sexe. C’est une découverte lourde de conséquences et qui nous oblige à réfléchir. Elle fait suite à de longues recherches sur les différences cérébrales entre hommes et femmes, parfois contestées. Elle est décisive car pour la première fois, des clichés du cerveau montrent des différences très nettes sur des échantillons fortement significatifs, c’est-à-dire sur de grands nombres de sujets observés.
Que voit-on ?
Les scientifiques ont visualisé les connexions de substance blanche dans le cerveau, c’est-à-dire les « câbles » qui connectent entre elles les différentes zones du cerveau et permettent de le faire fonctionner comme un tout. Ils ont utilisé pour cela une technique récente, qui est en train de révolutionner les neurosciences : l’imagerie par tenseur de diffusion.
Les différences sont tellement visibles qu’elles sautent aux yeux.
Chez l’homme : câblage principalement de haut en bas sur le cliché A, c’est-à-dire à l’intérieur de chaque hémisphère cérébral (moitié de cerveau).
Chez la femme, câblage plus transversal, de gauche à droite, connectant les deux hémisphères entre eux.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Les 949 personnes ont aussi passé des tests de comportement. Les scientifiques ont observé que les femmes obtiennent de meilleures performances dans les domaines de l’attention, de la mémoire des mots et des visages, et de la cognition sociale (émotions, raisonnement en situation sociale, prise de décision collective), les hommes ayant de meilleurs résultats dans la perception de l’espace, le repérage tridimensionnel, et la vitesse d’exécution sensorimotrice.
Les différences cérébrales vont exactement dans ce sens : les plus fortes connexions chez l’homme
au sein d’un même hémisphère accélèrent la vitesse de traitement des informations et les tâches liant la perception à l’action. Les plus fortes connexions chez la
femme entre les deux hémisphères favorisent l’intégration du raisonnement et de l’intuition, produisant une meilleure intelligence émotionnelle (capacité d’analyser son propre ressenti et celui des autres, à l’exprimer et à agir en société, domaine où les femmes tendent à faire mieux que les hommes), et un meilleur niveau de langage (que l’on retrouve dans
la dernière étude PISA publiée hier, réalisée sur plus de 500 000 jeunes à travers le monde).
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