Sachez que ce Nom contient six lettres qui sont :
alif, lâm, lâm, alif, hâ et wâw
Quatre en sont visibles dans l’écriture du Nom à savoir :
1° Y alif de la Primordialité ( al-Awwaliyya)
Cet alif est appelé ainsi du fait qu’étant la première lettre du Nom
Allâh , il est un symbole d’Allâh comme Premier, al-Awwal selon l’un
des Noms de la liste traditionnelle.
2° un lâm commencement du Non-manifesté ( bad’u- l-Ghayb),
et cette lettre est (d’après la terminologie des grammairiens) « insérée » ( mudghama )
dans la suivante (et ne porte pas de ce fait ni signe-voyelle, ni même le signe de repos vocalique) ;
3° un lâm commencement ou principe de la Manifestation (< bad’u-sh-Shahâda ),
lettre qu’on articule « renforcée » ( mushaddada )
(à cause de l’insertion en elle de la lettre précédente ;
dans l’écriture portant tous les signes de la prononciation
elle est surmontée d’un signe de « renforcement » (shadda) ;
4° le hâ de la Huwîyya m , l’Ipséité absolue et
universelle.
Quatre des lettres de la Jalâla sont perceptibles dans
la prononciation : ALÂH qui sont :
1° Yalifde la Puissance divine (al-Qudra) { ' A) ;
2° le lâm - commencement de la Manifestation' 15 ’ ;
3° Yalifde l’Essence Suprême (adh-Dhât) { ' 6) ;
4° le hâ du Huwa {}7) .
13. Terme dérivé de Huwa, le Suprême Soi.
La Huwiyya est envisagée ici en tant que non-manifestée,
car le symbolisme de la lettre hâ , ainsi qu’il sera expliqué plus loin est celui de l’état de non-manifestation.
16. Cette lettre non-écrite reçoit l’accent tonique du Nom et de ce fait elle
a une fonction centrale et un symbolisme essentiel. - Dans l’écriture
on marque souvent sa place par un trait vocalique vertical de la forme
de Yalif suspendu entre le deuxième lâm et le hâ ; dans l’écriture
décorative on rencontre ce trait vertical au-dessus de la shadda qui
surmonte le deuxième lâm ; son symbolisme est alors évidemment
celui de la transcendance absolue de l’Essence pure. - Nous avons à
peine besoin de dire que les correspondances symboliques indiquées
ici pour les lettres ne sont pas les seules possibles ; on en trouvera
d’autres dans la suite du traité, correspondant à des points de vue
différents. On peut dire d’ailleurs que, les points de vue pouvant être
variés indéfiniment, les vertus symboliques des lettres du Nom Allâh
sont également inépuisables.
Une lettre seulement n’apparaît ni dans la prononciation ni dans l’écriture,
bien qu’on ait des indices son égard : c’est le wâw qui, sous le rapport de la
prononciation, est celui du Huwa (la 2e radicale de ce terme), et, sous le rapport de l’écriture, est celui de la
lluwiyya.
Les lettres du Nom (considérées selon leur symbolisme des degrés fondamentaux de l’Existence univessel le)
se réduisent (à trois : lâm, hâ et vvdve)' 18 ’ ;
le lâm correspond au monde intermédiaire qui est le barzakh, l’« intervalle »,
chose purement conceptuelle ou intelligible (ma'qûl) m ;
le hâ correspond au Caché ou Non-manifesté ( al-
Ghayb) {20) ;
17. Huwa est envisagé ici, comme précédemment la Huwiyya ,
sous son aspect de non-manifestation absolue.
18. Dans cette perspective les deux alif n’interviennent pas pour les
raisons suivantes : Yalif initial représente dans l’écriture l’idée de
« primordialité » qui exprime un pur rapport et non pas une réalité
en soi, et dans la prononciation, la Puissance qui est une qualité
de l’Essence et non pas un degré d’existence ; le deuxième alif qui
symbolise l’Essence Suprême n’a pas à intervenir sous le rapport
des degrés de l’Existence, car l’état de non-manifestation qui lui est
propre est représenté par le hâ dont il sera question tout de suite.
(Sur un certain rapport d’analogie entre Yalif et le hâ , voir plus loin
les § 2 et 3.)
19. Ce lâm est donc comme une réunion des deux lâm de l’écriture dont
le premier est principe ou limite du non-manifesté et le deuxième
principe de la manifestation, ce qui correspond aux deux faces du barzakh.
20 . Le hâ qu’il faut envisager tout d’abord comme non-voyellé, tel qu’il
est en lui-même, est la lettre la plus « intérieure » dans la poitrine
de l’homme. Il s’identifie ainsi avec le souffle indifférencié et atone
à son point de départ où il contient en puissance toutes les lettres. -
On pourrait remarquer à l’occasion que sa forme écrite qui est celle
d’un mouvement d’enroulement suggère elle-même l’état de non-
manifestation.